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de rations donnant droit aux denrées importées, les achats de produits locaux, le maintien des soupes populaires et des ouvroirs, se sont élevées à 8 875 000 livres sterling. Les indigens du Nord de la France sont soutenus grâce à des avances communales. Les dons en nature ont été évalués à 1 279 000 livres, les souscriptions en argent ont été de 2 214 000 livres, soit au total 3 493 000 livres, provenant de toutes les parties du monde.


III. — ORGANISATION DU RAVITAILLEMENT

Voyons maintenant comment s’est effectué le ravitaillement. Trois organismes ont été créés, les deux premiers en octobre 1914, le troisième en mars 1915. Le premier est la Commission de ravitaillement belge, désignée par les initiales C. R. B. Commission of Relief for Belgium, dirigée par des neutres, principalement des Américains, qui sont devenus aujourd’hui des belligérans ; le second, le Comité national de secours et d’alimentation C. N., organisation belge, qui compte parmi ses membres des représentans de la Commission neutre ; enfin le Comité d’alimentation du Nord de la France, C. F., organisation française, qui compte également parmi ses membres des représentans de la Commission et du Comité national. En Belgique comme dans le Nord de la France, des Comités locaux se chargent de la distribution de détail et des secours aux indigens. Afin de centraliser l’administration et de simplifier les relations, les comités communaux sont groupés en comités régionaux, ceux-ci à leur tour en comités provinciaux en Belgique et en comités de district dans le Nord de la France.

La Commission neutre de ravitaillement a son siège à Londres. Par son agence de Bruxelles, elle entretient deux organisations séparées pour la Belgique et pour le Nord de la France, collaborant avec le Comité national et les comités français de district en vue de la répartition dus vivres. La Commission a un caractère semi-diplomatique ; elle jouit de privilèges pour le transport de ses denrées et ses transactions financières. Elle surveille l’application des garanties internationales, en vertu desquelles les vivres ne doivent sortir de ses mains qu’au moment de la distribution aux consommateurs. La création de cet organisme neutre, avec ses