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Jusqu’au 24 août, le dispositif commun ne reçoit guère de modifications. Mais la marche de la guerre amène bientôt de nouvelles nécessités à satisfaire. Le Guichen et le Surcouf sont envoyés dans le golfe de Gascogne, où il y a lieu de redouter un raid du croiseur allemand Stettin, dont on a perçu des appels de T. S. F. rapprochés, et de veiller sur des cargos signalés comme devant quitter Bilbao. Le Guichen ira ensuite stationner dans les eaux marocaines. Par suite de l’avance des armées ennemies en Belgique, on remplace provisoirement le Havre par Saint-Nazaire comme base de l’armée anglaise, d’où une modification et un allongement dans la couverture des transports. Il faut même prévoir l’évacuation de nos ports du Nord, ce qui n’empêche pas d’avoir à défendre nos côtes et à agir contre celles des Flandres. Deux contre-torpilleurs construits à Nantes pour la République Argentine, l’Aventurier et l’Intrépide, sont envoyés à Dunkerque avec le Capitaine Mehl et le Francis Garnier, sous la direction du Dunois, pour soutenir l’aile gauche des Alliés. Ils coopèrent avec des canonnières et des torpilleurs anglais au bombardement de la côte belge, le long de laquelle les Allemands ont progressé. L’établissement par ces derniers de batteries de gros calibres sur les dunes et dans l’Ouest d’Ostende, l’inondation de la région de Nieuport et le mouillage de mines ne tarderont pas à limiter leur utilisation. Ils resteront néanmoins à Dunkerque et rempliront les missions les plus variées. Enfin, il y avait à évacuer les émigrés belges et à transporter des divisions françaises de renfort, envoyées dans le Nord via le Havre et Cherbourg.

Les contre-torpilleurs fournissaient un service des plus pénibles, à commencer par les escortes nécessaires à la protection des transports de toute espèce. Une escadrille se rendait au Havre afin d’assurer la sécurité de la nombreuse flotte commerciale qui en fréquentait le port. Lorsque la bataille de l’Yser eut définitivement écarté la menace allemande sur Calais, une autre escadrille fut détachée pour patrouiller dans le couloir demeuré libre entre la côte française et la zone des filets. Les atterrages de Dieppe et de Cherbourg demandèrent aussi à être défendus par des détachemens de torpilleurs. Et tout cela, dont la