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broderie légère en or : ce n’est pas même un dessin. La robe de dessous en tulle, brodée en or en plein, laquelle pourra te servir de robe de bal en y ajoutant une ceinture brodée de même que la robe, plus un filet en or pour te coiffer. Tu auras deux robes parées de moire, une robe garnie en chenilles blanches et en lames, et une blanche, garnie en fleurs ; ensuite, une robe de bal en crêpe rose avec des bouffettes en taffetas rose parsemées de paillettes d’argent. Aussitôt que ce sera prêt, je te les expédierai. Mme Savary emporte soixante robes ; Mme d’Arberg, une quantité prodigieuse aussi ; mais il faut laisser faire ces dames. J’ai aussi donné ta robe lamée à Mme Germond. Elle la refera et elle a dit qu’on ne portait plus de tunique, mais qu’elle tâcherait d’arranger la tienne à la russe. Voilà tout pour le moment.

« L’Empereur partira de Fontainebleau le 12, passera par Troyes, Semur, Châlons, Mâcon, Bourg, et arrivera à Lyon le 22 ; il doit être à Stupinii le 30. Parmi les personnes qui l’accompagnent, celles avec qui nous avons eu le plus de rapports sont Caulaincourt, Caffarelli et Saint-Sulpice, écuyer de l’Empereur. Ce dernier a été avec nous à Bayonne, et nous avons conservé avec lui des relations d’amitié. Il doit être porteur d’une lettre de Saint-Cyr pour Charpentier. »


Comme Constance avance dans sa grossesse, Mme Saint-Cyr se décide à l’aller trouver. Faut-il penser qu’elle ait encore le goût des fêtes du couronnement de Milan ? En tout cas, elle écrit le 19 germinal (9 avril) : « Saint-Cyr a écrit hier à ton mari, ma très chère Constance, pour l’informer que je comptais me mettre en route pour aller vous embrasser l’un et l’autre le 2 ou le 3 du mois prochain, Il fait part aussi à Charpentier de sa nouvelle destination. Ainsi nous partirons dans le même temps, l’un pour le Nord, l’autre pour le Midi. Je suis revenue de Maisons jeudi. Depuis ce temps, je me suis rendue tous les jours chez la princesse, parce qu’elle reçoit depuis trois heures jusqu’à cinq heures et demie. Elle est aussi bien que possible et compte se faire porter bientôt à Neuilly. Ma semaine commence dimanche prochain, jour de Pâques. Si elle est encore à Paris, je la ferai. Si elle est à la campagne, elle m’en a dispensée, parce que, devant partir tous les premiers jours de la