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chirurgie ne présente-t-elle pas des aléas terribles ! Aussi la majorité des chirurgiens, se rangeant aux leçons de l’expérience et du bon sens, disent aujourd’hui : Aux plaies aseptiques les pansemens aseptiques ; aux plaies septiques, les antiseptiques.

Il reste à trouver les meilleurs et les moins nocifs de ceux-ci, ceux qui sont les plus efficaces contre les germes pathogènes les plus inoffensifs pour le protoplasma cellulaire.

Nous ne dirons que peu de chose des techniques sérothérapiques et vaccinothérapiques en chirurgie de guerre. La vaccinothérapie préventive de Wright, les vaccins et sérums de Weimberg et Séguin peuvent avoir leur valeur comme adjuvans du traitement chirurgical ; mais il y a des méthodes d’une autre envergure et qui ont fait leurs preuves.

Pourtant, il faut dans ce domaine faire une place la part au sérum polyvalent de Leclainche et Vallée qui, — mes lecteurs l’ont deviné à la seule lecture de son nom, — comporte toute une série de microbes septiques et s’emploie soit en applications locales, soit en injections sous-cutanées contre les infections. Parfois cette méthode améliore nettement l’état général, atténue la suppuration, active l’épidermisation. Parfois l’amélioration est moins évidente. C’est qu’alors sans doute la flore microbienne du blessé contient des germes non encore incorporés à ceux très nombreux qui entrent dans le sérum. Aussi la polyvalence du sérum est-elle sans cesse améliorée, et il finira par être une vraie Babel, une vraie Cosmopolis microbienne.

Parmi les complications les plus terribles de plaies de guerre, il faut signaler le tétanos qui, dans les premiers mois de 1914, et par suite d’une imprévoyance qui n’eût pas dû exister, nous a coûté des milliers de vies humaines. Dès le commencement de 1915, des injections préventives de sérum antitétanique ont été faites systématiquement à tous les blessés, et le tétanos a pratiquement disparu de l’armée. C’est que si le traitement curatif du tétanos n’est pas encore d’une efficacité parfaite, il n’en est pas de même du traitement préventif qui agit à coup sûr. L’injection préventive, pour être vraiment efficace, doit être faite d’ailleurs le plus tôt possible après la blessure, dès le poste de secours ou l’ambulance de première ligne. De plus, comme l’immunité produite ne dure qu’une dizaine de jours, et qu’on a vu le bacille tétanique persister dans les plaies un temps parfois bien plus long, il est prudent de refaire une injection antitétanique huit jours après la première.

Pour ne rien celer, il nous faut signaler aussi la solution au chlo-