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Noyon, où les Allemands n’étaient déjà plus. Entre l’Oise et Soissons, nous brisons la première ligne allemande ; nous délivrons dans cette région plusieurs villages, nous prenons pied sur le plateau au Nord de la ville, et nous nous emparons de Crouy. Les Anglais, entrés avec nous dans Nesle, ce qui montre combien la liaison est solide, occupent Chaulnes et Péronne. Leur avance atteint en profondeur seize kilomètres, sur certains points, du Sud de Chaulnes en remontant jusqu’aux environs d’Arras. Plus de soixante villages ont, dès lors, été libérés par eux. Nos soldats, le 19, dépassent Nesle et touchent la voie ferrée qui va vers Ham ; au Nord de Noyon, ils enlèvent Guiscard ; nos patrouilles s’élancent sur la route de Saint-Quentin. A l’Est de l’Oise, nous pénétrons dans la deuxième position allemande ; et c’est encore une centaine de villages libérés par nous-mêmes.

Nous ne nous en contentons pas. Nous dépassons Ham, sur la Somme, et Chauny sur l’Oise, tenant, entre ces deux Ailles, un grand nombre de localités qui les relient pour ainsi dire l’une à l’autre Au Nord de Ham, dans la direction de Saint-Quentin, notre avance a atteint trente-cinq kilomètres en profondeur. Au Sud de Chauny, nous jalonnons la ligne de l’Ailette. Soissons est entièrement dégagé, Au Nord-Est de Crouy, nous avançons sur la route de Maubeuge. Vingt nouveaux bourgs ou villages sont délivrés. Comme par une émulation généreuse, les Anglais poussent leur avance sur une profondeur de 3 à 4 kilomètres, en délivrant quarante de plus. Mais, le mardi 20, il fait mauvais temps; dans le pays ravagé par une fureur barbare, il ne reste point trace de chemins; ce ne sont que mares et fondrières; on avance moins et même peu; pourtant le contact est maintenu. Ce même jour 20 mars, notre cavalerie est près de Roupy, à sept kilomètres de Saint-Quentin, par la route de Ham. Au Nord-Est de Chauny, nous occupons l’importante gare de Tergnier (ligne de Bruxelles) et franchissons un obstacle difficile, le canal de Saint-Quentin, cependant que les Anglais, au Sud d’Arras, reprennent, par surcroît, quatorze villages. Le 21, nous avançons à l’Est de Ham, sur la route de Saint-Quentin, ainsi qu’au Nord et au Nord-Est de Soissons, à droite et à gauche de la route de Laon, et c’est par nous qu’une dizaine de villages sont repris. Nous tenons toujours le contact avec l’ennemi, entre Roupy et Saint-Quentin, à moins de sept kilomètres de la ville; nos patrouilles traversent Dallon, qui en est à trois kilomètres. A l’Est de Ham, nous forçons le passage du canal de la Somme, et nous en dégageons les rives. Mais il semble qu’à présent, et sur le canal Crozat comme sur l’Ailette,