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Gouvernement et le Gouvernement anglais, avec le concours empressé des ambassades respectives de Rome et de Londres, et grâce à l’intérêt personnel qu’y ont apporté les ministres Runciman et Arlotta, ont donné l’heureux résultat d’assurer, pour l’année prochaine, à partir du mois de janvier, une quantité de matériaux d’acier correspondant au travail qui sera entrepris dans nos arsenaux. En même temps, des constructeurs italiens se sont assuré en Amérique d’autres quantités de ces matériaux.

« On peut ainsi avoir la certitude que l’esprit d’initiative qui anime nos milieux maritimes saura faire fructifier les mesures de prévoyance prises par le Gouvernement au sujet de cette question des plus difficiles et produira les résultats que le pays est en droit d’attendre. »

La construction des navires a été confiée à un consortium de constructeurs maritimes italiens. Ce consortium, qui s’est constitué sur l’initiative du ministère des Transports, a décidé de mettre immédiatement en chantier 13 navires formant un total de 100 000 tonnes environ, répartis en dix chantiers différens. Il semble, d’après les déclarations ci-dessus, que la construction rapide de ces unités soit assurée par voie d’entente avec la Grande-Bretagne.

Nous ajouterons que, dans un débat qui eut lieu au Sénat italien, le 7 décembre 1916, M. Arlotta a fait connaître que son pays avait déjà réussi à se procurer 40 000 tonnes d’acier pour ses constructions navales. Nous ignorons évidemment quand l’Italie recevra le complément des têtes nécessaires pour être en mesure de réaliser intégralement son programme, mais nous ne saurions trop admirer le sens politique profond qui a guidé la diplomatie italienne dans toute cette affaire, ni trop louer l’étroite collaboration du gouvernement et des armateurs dont la Marina mercantile disait qu’ils sont « le cerveau, l’âme et la force de la marine marchande. »

Il nous reste à parler de la Belgique. Celle-ci, en pleine guerre et malgré l’occupation du pays, est parvenue à créer une marine marchande nationale. Au 1er janvier 1913, la flotte commerciale belge s’élevait à 257 065 tonneaux qui, par suite de diverses circonstances de guerre, se sont trouvés réduits à environ 170 000 tonneaux. Mais avec l’appui de l’État, une puissante Société de navigation, le Lloyd Royal belge, vient de se constituer au capital nominal de 100 millions de francs. Sa