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REVUES ÉTRANGÈRES

LES « IMPRESSIONS DE GUERRE »
DE GABRIELE D’ANNUNZIO


La Leda senza Cigno, racconto di ' Gabriele d’Annunzio, seguito da una Licenza, trois vol. in-16 ; Milan, librairie Trêves, 1916.


Je féliciterai avant tout M. d’Annunzio d’avoir conservé, même parmi ses souffrances personnelles et ses nobles émois patriotiques de l’heure présente, le remarquable souci d’élégance et de beauté formelles attesté naguère par la « mise au point » extérieure de tous ses autres livres. Le fait est qu’on ne saurait souhaiter trois petits volumes d’une apparence plus discrète, à la fois, et plus charmante, imprimés en des caractères d’une netteté exemplaire, sous d’originales couvertures blanches dûment encadrées d’un double filet, et où c’est à peine si le noir du titre se relève expressivement, çà et là, d’une pointe de rouge. Et que si, de la même façon qu’il nous apprend « qu’il lui a été impossible de corriger en personne les épreuves de ces trois volumes, » M. d’Annunzio s’est également trouvé empêché d’en surveiller de ses yeux la « réalisation » matérielle, à coup sûr du moins c’est lui qui en a conçu le projet jusque dans ses moindres détails, — avec, dorénavant, un mélange bien manifeste de richesse ornementale et de sobriété dont je ne serais pas étonné qu’il en eût pris le goût pendant les récentes années de son séjour en France.

Toujours est-il que le voici nous offrant, dans ces trois petits tomes, « un roman suivi d’une licenza !  » Le roman s’appelle la Léda