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restitués le lendemain. Au cours des engagemens, les contingens français ont eu 6 officiers tués et 4 blessés, 47 hommes tués et 134 hommes blessés. Les Anglais ont compté un officier et 8 hommes tués et 3 officiers et de 30 à 40 hommes blessés. Enfin, du côté des Italiens, il n’y eut qu’un petit nombre de blessés.

Du côté grec, où, — ceci mérite d’être soigneusement relevé, aucun particulier-réserviste ne prit part aux opérations militaires qui furent menées exclusivement par l’armée royale régulière, — les pertes furent les suivantes : 4 officiers et de 40 à 50 soldats tués, et 100 à 150 officiers et soldats blessés.

Quant aux obus lancés par les navires de guerre français, ils tombèrent sur les collines du Stadium et de Philopappos, dans le quartier de Pangrali, aux alentours du nouveau palais qu’habitent le roi Constantin, et sa famille, dans l’avenue de Kifissia près des casernes d’infanterie et en face de l’hôpital Areteion, enfin derrière les musées. Ils ne produisirent nulle part de dommages sérieux.

Cette absence de dégâts et de victimes parmi la population civile n’était pas faite pour plaire aux royalistes grecs. Ces derniers souhaitaient en effet que la possibilité leur fût donnée de faire oublier aux yeux du monde civilisé leur propre crime en se lamentant sur les conséquences, selon eux inhumaines, que ce crime aurait amenées, si quelque civil avait été tué par le bombardement ou si quelque antiquité avait été détériorée. Ceci peut paraître monstrueux, mais n’est, hélas ! que trop vrai. Il est indiscutable que tout a été essayé pour provoquer cette inhumanité qu’on était prêt à reprocher ensuite aux Alliés d’avoir commise. C’est l’Acropole qui devait servir à cette manœuvre. Mais laissons là-dessus la parole à M. Repoulis qui rapporta le fait dans sa conférence déjà mentionnée de Salonique. « L’éphore des antiquités, déclara l’ancien ministre de M. Venizelos, s’était empressé de fermer ce jour-là (le 1er décembre) l’entrée de l’Acropole aux réservistes qui voulurent organiser là aussi un guet-apens contre les contingens français. Mais l’illustre premier ministre désirait probablement compléter la gloire dont l’étude de l’archéologie a entouré son nom. Il ordonna l’installation d’un détachement de troupes sous le fronton du Parthénon. Il nourrissait l’espoir que les soldats attaqués auraient ainsi été obligés de bombarder par mesure de défense l’Acropole, ce qui permettrait aux assassins de verser des larmes hypocrites et de