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longue audience accordée par le souverain au général Kallaris, commandant des troupes qui, une semaine plus tard, devaient attaquer les Alliés. A quinze heures, long conseil de guerre auquel prirent part le général Kallaris, le général Yannakitsas, le commandant de la division d’Athènes, le commandant de la place d’Athènes et le chef d’état-major colonel Stratigos. On se concerta sur les moyens propres à l’exécution des ordres donnés par le Roi au général Kallaris. A seize heures trente, après la remise de la note de l’amiral, nouveau conseil de guerre, cette fois réuni au palais sous la présidence du Roi. M. Lambros, les généraux Kallaris, Yannakitsas, Sotilis et le colonel Stratigos y prirent, de concert avec le souverain, des résolutions qui furent sanctionnées dans un conseil des ministres ultérieur. A l’issue de ce conseil, les ministres déclarèrent à la presse (voyez Athinai, journal indépendant et antivenizéliste du 12/25 novembre) que l’ « opinion qui prédomina fut que le gouvernement devrait maintenir son point de vue initial sur la livraison des armes… »

Dans la soirée du 24 et pendant toutes les journées suivantes, le général Dousmanis, le colonel Metaxas, MM. Roufos et Streit, bref, tous les conseillers intimes du Roi, dont la germanophilie acharnée est bien connue, se trouvent presque tout le temps au Palais. Un mouvement analogue est remarqué au ministère de la Guerre, où les agens militaires de Constantin tiennent conseils sur conseils, à la nouvelle annexe du Bureau de propagande du baron von Schenk, actuellement dirigé par MM. Esslin, Baltaggi et Pesmadjoglou. Enfin, des réunions secrètes ont lieu dans la maison de l’ancien maire Mercouris, d’où sont expédiées les instructions nécessaires destinées aux réservistes, dont les chefs tiennent leur quartier général dans les cafés de la place de la Concorde.

Dans tous ces lieux de réunion, officiels et officieux, et aussi dans les maisons mal famées, maisons de jeu et autres endroits de même genre où M. Gounaris était en train de recruter des cadres pour les bandes dont on avait décidé l’organisation, — on préparait l’attentat du 1er décembre et l’anéantissement du vénizélisme[1].

  1. Tous ces détails furent aussi enregistrés par le correspondant de la Birjéwya Védomosti dans son récit paru dans la Makedonia de Salonique et reproduit dans le Figaro (15 janvier) et l’Homme Enchaîné (16 janvier).