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devant m’être remis plus tard, dans le plus bref délai possible.

« Le matériel devra être déposé à la gare du chemin de fer de Thessalie à Athènes, d’où il sera transporté à Salonique par nos propres soins, et j’exige qu’un officier, désigné par le ministère, me soit envoyé pour régler les détails de l’exécution de ces mesures.

« Agréez, etc.

« DARTIGE DU FOURNET. »


À cette note de l’amiral français, M. Lambros, président du Conseil de Grèce, répondit par la note suivante :


Athènes, le 8-21 novembre 1916.

« Monsieur l’amiral,

« J’ai reçu votre lettre du 3-16 novembre, par laquelle vous me communiquiez qu’à la suite de la livraison du fort de Ruppel et de Cavalla aux Bulgares et surtout de l’abandon du matériel de guerre qui s’y trouvait, il y eut au profit des ennemis de l’Entente une rupture d’équilibre d’une importance considérable et que, pour rétablir cet équilibre, vous avez reçu de votre gouvernement l’ordre de demander au gouvernement grec 16 batteries de campagne avec 1 000 obus pour chaque canon, 16 batteries de montagne avec également 1 000 obus pour chaque canon, 40 000 fusils Mannlicher avec 220 cartouches pour chaque fusil, 140 mitrailleuses avec un nombre analogue de cartouches, enfin 50 automobiles de transport.

« Vous avez bien voulu ajouter que le gouvernement français serait disposé, pour ce qui est du matériel de guerre qui serait livré, à offrir un dédommagement équitable ou bien à assumer l’obligation de livrer en retour, après la fin des hostilités, un matériel semblable en parfait état.

« Sans vouloir vous exposer les détails des circonstances qui ont obligé le gouvernement grec à ne pas s’opposer par la force à l’occupation par les Puissances centrales des forts en question et à la prise du matériel de guerre qui s’y trouvait, je me bornerai à porter à votre connaissance que le gouvernement grec alors au pouvoir ne pouvait observer d’autre attitude sans sortir de la neutralité ; qu’il a formulé des protestations catégoriques et qu’il communiqua à temps aux gouvernemens de l’Entente le contenu de ces protestations et son propre point de vue sur la question.