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allemande : les blessés sont brûlés vivans dans les hôpitaux. A la suite de ses engagemens contre le 4e corps français, le Ve corps allemand est tellement éprouvé qu’il disparaît du front pendant quinze jours.

11° Combat de Longwy. — Longwy est un nœud important dans les opérations de l’armée du kronprinz ayant contre elle le 5e et le 6e corps français, et en plus les divisions de réserve composant maintenant l’armée de Lorraine Les forces allemandes mises en avant le 19 se sont portées au siège de Longwy et ont installé, dès le 20, de l’artillerie lourde à Differdange., Des troupes appartenant au XIIIe corps allemand se sont portées en avant pour enserrer la place jusqu’à la redoute de Bel-Arbre et Cosnes.

Notre 5e corps (général Brochin) se met en mouvement et se heurte à ces troupes. La 9e division à gauche ne tient pas et se replie sur Longuyon. La 10e division à droite combat plus vigoureusement en liaison avec le 6e corps, mais reçoit l’ordre de se replier vers midi. Le contact avec Longwy est perdu de ce côté.

12° Combats de Bazailles-Xivry-Fillières. — Mais le 6e corps (général Sarrail) tient solidement sur l’extrême droite. Il écrase les formations du XVIe corps allemand dans Fillières. Cependant, le manque de liaison avec les divisions de réserve le met en une situation délicate à la fin de la journée du 22, les Allemands menaçant sa droite par Spincourt sur l’Othain ; le général Sarrail, se maintenant sur le champ de bataille, s’organise, en fin de journée, sur la forte position d’Arrancy.


Ainsi, la journée du 22, journée principale de la Bataille des Ardennes, a donné des résultats alternatifs suivant les corps. Succès à l’aile gauche et à l’aile droite, fléchissement au centre par les graves incidens qui arrêtent l’offensive générale des deux armées. Cependant, le centre lui-même s’est maintenu vigoureusement au 12e corps, au 2e corps, au 4e corps.

Les armées allemandes ont été surprises elles aussi. Malgré leurs succès, elles hésitent à se sentir victorieuses. Pas de poursuite de leur part. La plupart des villages que nous avons abandonnés ne sont pas immédiatement occupés.

Aussi les chefs français inclinèrent d’abord à reprendre l’offensive pour le lendemain 23. Mais la lassitude des troupes,