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l’épaisseur se renforce au fur et à mesure qu’on remonte vers l’Est. La pointe est à Bièvre ; deux lignes la déterminent : celle du Nord suit la trace de l’armée von Hausen qui arrive de Saint-Hubert, Bastogne, Allerborn, celle du Sud suit le front Bièvre-Paliseul-Bertrix-Neufchâteau-Rossignol-Etalle-Tintigny-Tellancourt-Nord de Longwy-Differdange-Bazailles-Landres-Briey. L’intervalle de ces deux lignes est comble de troupes ; et ces troupes seront sans cesse renforcées par celles qui débouchent de Thionville et de Metz.

Le 22 au matin, la 4e et la 3e armée française poursuivent leur mouvement. Elles ont ordre de marcher droit au Nord et d’attaquer l’ennemi partout où on le rencontrera. Le temps est couvert, brumeux ; sur certains points, le brouillard est si épais que les servans du caisson ne voient pas la tête des chevaux d’attelage. Dès l’aube, la fusillade et la canonnade commencent et se répercutent d’un bout à l’autre de l’immense champ de bataille. De l’Ouest à l’Est douze combats sont livrés dans la seule journée du 22.

Ces combats sont les suivans :

Combat de Maissin-Paliseul. — Le 9e corps et le 11e corps français ont passé la Semoy et sont aux prises avec l’aile droite de l’armée du duc de Wurtemberg, VIIIe actif, VIIIe réserve et droite du XVIIIe actif. La cavalerie française est repoussée de Gédinne. Après un combat très dur à Maissin, l’armée française reste maîtresse de Paliseul.

2° et 3°. Combats de Jéhonville-Bois de Luchy-Bertrix. — Le 17e corps français est aux prises avec le XVIIIe actif et une partie du XVIIIe réserve allemand. Il tient sur Jéhonville, Assenois, mais sa droite est écrasée au bois de Luchy. La 33e division se replie en désordre sur Bouillon.

Combats de Névraumont-Saint-Médard-Straimont. — Le 12e corps, parti de Florenville, se porte vers Neufchâteau ; il a débouché sans pertes au Nord de la forêt d’Herbeumont. Il dépasse Saint-Médard et monte jusqu’à hauteur de Petitvoir et Rossard. Mais il est attaqué par le XVIIIe corps actif et une partie du XVIIIe de réserve. Vers Izel-Jamoigne, sur le flanc droit une vigoureuse action combinée du 12e corps et du corps colonial maintient l’ennemi, et le 12e corps reste maître du champ de bataille.

Combat de Neufchâteau. — La brigade Goullet, du corps