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6 500 milles marins, c’est-à-dire deux fois la traversée de l’Atlantique[1] ; six à huit semaines d’eau douce et de vivres ; armement : 8 tubes pour 16 torpilles de 55 centimètres ; 50 mines automatiques ; 4 canons moyens (peut-être de 150 millimètres, peut-être de 120) avec dispositions pour le tir contre les appareils aériens ; pont supérieur légèrement cuirassé ; 2 embarcations ; 50 hommes d’équipage avec 5 officiers dont 2 mécaniciens.

Tels sont les véhicules nouveaux. Un mot des engins spéciaux qu’ils mettent en œuvre. La torpille est connue : c’est la Schwartzkopf en bronze de 55 centimètres de diamètre, pesant près d’une tonne et marchant assez longtemps, grâce au réchauffage de l’air comprimé, a une vitesse comprise entre 40 et 45 nœuds ; portée : 6 000 mètres, avec une justesse remarquable ; chargement : 180 kilos de trinitrotoluène, ce qui lui assure une puissance de destruction formidable.

La mine automatique, qu’elle soit laissée libre ou mouillée sur crapaud et orin, n’a que 165 kilos d’explosif. Elle n’en est pas moins dangereuse ; elle l’est même plus que la torpille automobile, parce qu’elle explose généralement plus bas que celle-ci : elle frappe au ventre !…

Les canons ne présentent, en dehors des dispositions auxquelles je faisais allusion tout à l’heure[2], d’autre particularité que d’être, pour chaque calibre, du type court. La maison Krupp a-t-elle usiné pour les grands sous-marins des pièces de 150 millimètres au-dessous de 35 calibres ? Cela est possible : en tout cas, le poids du projectile ne doit pas s’écarter de 40 kilos. Le projectile du 105 reste entre 16 et 17 kilos. Celui du 120, — si l’on a, en effet, créé ce calibre pour les sous-marins, — irait à 23 ou 24 kilos environ.

  1. Observons que ce ne serait pas assez pour une croisière de quelque durée, puisque, défalcation faite des 2 600 milles de la traversée moyenne de l’Atlantique Nord, il ne resterait plus que de quoi parcourir 3 900 milles marins. Mais, sans parler des ravitaillemens préparés au moyen de cargos envoyés ad hoc, il y a toujours les ravitaillemens occasionnels dont on s’assure le bénéfice par la capture même des paquebots que l’on détruit après les avoir vidés du combustible liquide qu’ils peuvent porter, soit comme chargement, soit pour leur usage.
  2. Il se peut d’ailleurs que ces dispositions pour la lutte contre les appareils aériens ne s’appliquent qu’à des bouches à feu spéciales, d’un calibre relativement faible.