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circulation, qui était de 1 600 millions de roubles à la veille du cataclysme, jusqu’à 7 200 millions, chiffre du bilan du 8/21 septembre 1916. En face de cette circulation se trouve une encaisse de 3 700 millions, se composant de 1650 millions déposés en Russie et de 2 050 millions chez les correspondans de la Banque à l’étranger. La proportion de l’encaisse métallique à la circulation est encore de plus de moitié, c’est-à-dire plus forte que chez les autres belligérans, l’Angleterre exceptée.

En dehors de cet emprunt à la circulation, le gouvernement russe a eu recours à la Dette flottante ; il a émis et émet encore des Bons du Trésor à courte échéance : le taux qu’il accorde en ce moment aux Bons à trois mois est de 5 pour 100.

Il a également émis à diverses reprises des emprunts intérieurs, qui ont chaque fois été largement souscrits. Ces titres se distinguent de la dette extérieure en ce que l’intérêt et le capital en sont payables en billets de banque, et en ce que les coupons sont sujets à un impôt de 5 pour 100. Le cours de ces titres est néanmoins favorable, puisqu’en ce moment le 5 et demi se tient aux environs de 95. Dès le 3/16 octobre 1914, un demi-milliard de 5 pour 100 avait été mis en souscription publique au cours de 94.

Depuis la guerre, la Russie n’a pas fait d’émission publique de rentes sur les places étrangères. Elle a conclu avec la France et avec l’Angleterre divers arrangemens, en vertu desquels des crédits lui ont été ouverts à Londres et à Paris. C’est ainsi que nous voyons figurer dans le bilan de la Banque de France un chapitre intitulé : « Bons de Trésors étrangers escomptés avec la garantie du gouvernement français, » qui comprend les engagemens de nos alliés des bords de la Neva. A Londres, des Bons russes 5 pour 100 à un an ont été offerts au public, une première fois, le 23 février 1915, à concurrence de 10 millions de livres sterling.


IV. — ITALIE ET ROUMANIE

L’Italie n’est entrée en campagne qu’au mois de mai 1915, mais elle s’était préparée, dès les premiers temps de la guerre, à toute éventualité. Sur le terrain économique, notamment, elle avait fait preuve d’une grande prévoyance, en établissant de