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Vers le soir, le 8e corps avait, en effet, regagné complètement le terrain perdu et réoccupait le front Essey-la-Côte-Saint-Pierremont. Il atteignait le front Clézentaine-Bois-des-Fays. Cependant l’ennemi (XXIe corps) occupe encore Clézentaine qui ne sera repris que le lendemain parle 52e bataillon alpin débarqué le 25 au matin en gare de Châtel-Nomeny.


Que se passait-il, à la gauche et au centre de l’armée du général de Castelnau ?

Nous avons dit quel avait été l’effet de l’attaque de nos divisions de réserve tombant du haut du Grand-Couronné sur les communications de l’ennemi dans la direction d’Einville. Cette offensive avait immédiatement produit l’effet prévu : la tête de l’armée allemande avait senti la nécessité de refluer sur le corps. À ce moment, la situation était des plus graves pour le prince Ruprecht. Battue au Sud de la Meurthe, serrée au Nord sur ses lignes de retraite, son armée pouvait être gravement compromise. De notre côté, on eut un moment l’espoir d’une victoire décisive. Mais, soit hasard, soit circonstance favorable, un corps bavarois, sans doute le IIIe corps, faisant flanc-garde de la VIe armée allemande sur les hauteurs de Flainval, y contient l’élan de notre 20e corps. Dès 9 h. 30 du malin, le corps français est obligé d’arrêter son mouvement à la hauteur de Flainval et d’Hudiviller.


Le 4e bataillon de chasseurs avait changé de position dans la nuit du 24 au 25 pour aller devant Hudiviller, encore occupé par l’ennemi. Mais une fois là, les Boches n’y restent pas. On s’y installe et l’on profite de cinq minutes pour faire un peu de jus. De là, nous gagnons nos emplacemens de la veille, mais nous n’y restons pas ; nous nous installons un peu plus à gauche. Et voilà que le bombardement recommence de plus belle. La journée se passe ainsi dans un abrutissement complet. Des tuyaux circulent que l’on doit attaquer le Léomont ce soir. Brr… c’est que ça grimpe dur pour aller là-haut, et dans la ferme qui le domine, les Boches doivent y être rudement fortifiés ! Mais contre elle, nous n’attaquerons pas ; cette mission est réservée à un régiment d’infanterie qui n’a pas donné à Morhange.


Quant à la 39e division (20e corps), elle a progressé difficilement vers Drouville et le bois de Crévic. La lutte a été acharnée au bois de Crévic, pris, perdu et repris plusieurs fois. Les troupes françaises ont chassé la 3e division bavaroise (IIe corps bavarois) sur la croupe 316 au Nord de Maixe. Mais