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le chef et dans les troupes, les forces allemandes avancent de leur côté avec une confiance extrême et d’un élan impétueux. La journée de la veille ne parait pas les avoir averties. La relation semi-officielle allemande s’exprime ainsi :


Pendant que, le 23 août, l’attaque et la poursuite des Français continuaient à l’aile gauche avec le plus grand succès, l’aile droite fut fortement retenue par l’attaque des troupes françaises de Nancy et du Sud, et il survint là de très violens combats, à Einville et à Lunéville. L’ennemi fut battu, et, le 24 août, l’armée du kronprinz de Bavière atteignit, après des combats victorieux, la ligne Blainville-Gerbéviller-Flin-Saint-Pole-Cirey. Le Donon fut pris d’assaut. La poursuite de l’ennemi fut continuée avec toute notre énergie, et les troupes battues furent rejetées au-delà de la Meurthe avec de fortes pertes, si bien que les troupes allemandes atteignirent, le 25-26 août, la ligne en avant de Lunéville, le point le plus à droite devant Nancy et le centre et la gauche la ligne Blainville-Gerbéviller-Ménil-Saint-Dié[1].


Maintenant, l’ennemi prétend forcer le barrage à tout prix.

Dans la matinée du 25 août, le 21e corps et le 13e corps, qui forment le centre de la 1re armée française, sont, en effet, attaqués par des forces importantes. Le XIVe corps badois, notamment, attaque sur Raon-l’Etape-Thiaville (c’est la 58*’ brigade Stenger qui exécutera, le 26 août, dans la forêt de Thiaville, l’ordre formel de son chef de massacrer tous les prisonniers ». Au 21e corps français, la 13e division (général Bourdériat) devait attaquer le front Raon-l’Etape-Thiaville, la 26e brigade ayant pour mission de soutenir, par la rive gauche de la Meurthe, la 25e brigade.

La veille au soir, le 109e a fait des tranchées et formé des barrages à Fagnoux aux approches de Thiaville. Les Allemands, après une forte préparation d’artillerie qui commence à l’aube, débouchent de Thiaville vers 4 h. 30. Une lutte s’engage sur Fagnoux et le 109e, après avoir cédé d’abord, reprend bientôt ses positions. Les Allemands débordent par le Nord et tournent Fagnoux ; un instant, les pièces sont menacées, mais elles sont ramenées en arrière par les hommes du 109e. A deux heures de l’après-midi, après un combat de dix heures, les 1er et 2e bataillons du 109e sont obligés de se replier à travers la forêt sur la côte 423 où ils bivouaquent. Le 21e régiment d’infanterie, canonné toute la journée sur les pentes Nord du bois de Repy,

  1. Kriegs Chronik der Münchner Neuesten Nachrichten, t. III, p. 325.