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UN ÉPISODE DE LA VICTOIRE DE VERDUN

LES DERNIERS JOURS
DU
FORT DE VAUX [1]

I


I. — LE FORT

Dans la grande escadre des forts qui défendent Verdun à distance, comme une flotte échelonnée sur la haute mer en avant d’un port, le fort de Vaux aurait droit au rang de croiseur. Plus moderne que Souville et Tavannes, forts à cavaliers et caponnières, moins vaste et moins armé que Douaumont, dont l’enceinte contient un monde de tourelles, de coupoles, de casemates, de casernes et de places d’armes, il enfonce mieux dans la terre ses murs arasés.

Bâti en maçonnerie vers 1880, il fut, après l’invention de l’obus-torpille (1885), reconstruit en béton, puis en béton armé et achevé seulement en 1911.

Au Nord de la grande route de Verdun à Metz, par Etain, il monte la garde devant la forteresse, face à Thionville. A l’extrémité d’un plateau qui s’encadre entre le massif de Douaumont

  1. Copyright by Henry Bordeaux, 1916.