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du gouvernement anglo-égyptien, soit en créant lui-même de nouvelles ressources, il réussit à grossir notablement les fonds disponibles de son service. Quelques chiffres ne seront peut-être pas inutiles pour témoigner de son influence et des résultats qu’il savait obtenir. Son budget, qui était, en 1899, de 265 464 francs, atteignait déjà en 1904 un chiffre de 536 692 francs, et s’élevait, en 1911, à 679 380 francs. En outre, les entrées au musée et les permis de visite des monumens apportaient un supplément de ressources qui augmentait rapidement. Le produit en était de 94 692 francs au mois de juin 1899 ; il atteignait 349 336 francs à la fin de 1910. Maspero attachait avec raison la plus grande importance à la partie financière de son administration, comprenant bien que tout le reste, c’est-à-dire le principal à ses yeux, en dépendait.

Cette chose principale, c’était, comme on le comprend, l’œuvre archéologique qu’il menait plus activement que jamais. Mais comme il sentait bien l’impossibilité de la réaliser entièrement par lui-même ou par ses auxiliaires réguliers, il avait, sagement, fait deux parts des. terrains de fouilles : l’une, qu’il réservait au gouvernement égyptien, c’est-à-dire à sa propre direction, l’autre qui pouvait être concédée, par des autorisations spéciales, soit à des chercheurs connus, soit à des sociétés offrant les garanties suffisantes. Régime conçu dans un esprit vraiment pratique et qui, depuis lors, a trouvé sa justification dans l’expérience.

Sans entrer, ici non plus, dans une énumération détaillée de ce qui fut fait par lui ou d’après ses instructions, rappelons seulement la reprise des fouilles dans les pyramides de Sakkarah, la découverte du tombeau d’Amenhotp III à Déir-el-Bahari, le relèvement des colonnes écroulées qui avaient soutenu le plafond de la salle hypostyle du temple de Karnak, un certain nombre de trouvailles mémorables, comme celle de la favissa de Karnak, d’où furent retirées plusieurs milliers de statues ou statuettes, le redressement des colonnes formant le portique du beau temple ptolémaïque d’Edfou, le déblaiement de la nécropole civile de Thèbes à Cheik Abd-el-Gournah, celui du célèbre Ramesseum, temple funéraire de Ramsès II, enfin le désensablement du grand sanctuaire d’Abou-Simbel dans la Haute-Egypte.

Une de ses grandes préoccupations pendant cette période fut