Page:Revue des Deux Mondes - 1916 - tome 34.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

viennent de Versailles ; il me faut régler avec eux l’entretien des troupes ennemies ; nous n’en aurons jamais fini avec leurs exigences.

Je vous attends, vous attends, et vous attends encore. Ne me gardez pas Picard : ses préfets, sa loi de Paris, l’Assemblée à Saint-Germain ou à Versailles, voilà sa tâche : il peut ne mettre qu’un quart d’heure à l’affaire et nous revenir : renvoyez-le-nous bien vite.

Je vous envoie, mon bien cher Président et excellent ami, l’expression de ma vive et sincère amitié.

JULES FAVRE.


M. Bouland, ancien ministre de F Instruction publique, gouverneur de la Banque de France, au même.

Paris, 3 mars 1871.

Monsieur le Président,

Vous avez bien voulu me donner une autorisation précieuse, celle de m’adresser directement à votre expérience et à votre autorité, quand il s’agira de choses graves. J’en use aujourd’hui précisément parce que je suppose que les communications que je vous soumets, au milieu de vos fatigues et de vos préoccupations, ne sont point indignes de votre attention.

Permettez-moi de vous exprimer le vœu, au nom de la Banque de France et du commerce, de voir l’Assemblée et le Gouvernement revenir promptement l’un à Paris, l’autre à Versailles. En présence de si nombreuses et si graves allaires que chaque jour soulève ou va soulever, il est impossible, aux hommes qui y prennent part, de ne pas se trouver en contact rapide et fréquent avec les hommes qui gouvernent et près de l’Assemblée souveraine qui décide de tout. A chaque moment, et pour ce qui me concerne seulement, je suis arrêté court, soit par les mesures à proposer dans l’intérêt du commerce, soit pour les négociations avec le Trésor, soit enfin pour préparer, discuter ou prévoir bien des choses se rattachant au crédit, aux besoins de l’Etat, de la Banque ou de l’industrie : je suis, dis-je, arrêté court ou par l’absence des ministres titulaires ou par l’empêchement des intérimaires chargés d’un autre fardeau.

Mais ce que j’éprouve, monsieur le Président, dans ma