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anglaises que celles d’Ecosse, Saint-Andrew ou Aberdeen, Edimbourg ou Glascow.

Dans le grand et admirable effort que, depuis deux ans bientôt, l’Angleterre fait pour adapter aux nécessités de la guerre ses institutions et ses mœurs, les universités aussi ont tenu à honneur de prendre leur part : et elles l’ont prise magnifiquement. Ce qu’elles ont fait, quelle énergie elles ont mise à rompre avec leurs habitudes traditionnelles, quels services elles rendent chaque jour à la cause nationale, une occasion récente a permis de l’apercevoir en pleine clarté, et de ramasser, comme en un raccourci saisissant, les traits essentiels de l’œuvre accomplie. Il y a quelques semaines, le gouvernement anglais invitait une délégation de professeurs des universités françaises à visiter les universités d’Angleterre, telles que la guerre les a faites. J’ai eu la bonne fortune de revoir, dans le sillage de cette délégation, Oxford et Cambridge, Londres et Edimbourg, et les jeunes universités de l’Angleterre du Nord. Ce sont les impressions de ce voyage que j’apporte aux lecteurs de la Revue, impressions d’un témoin qui a regardé attentivement les choses, qui a interrogé les personnes avec une curiosité passionnée, et dont les observations ne seront peut-être point, pour des lecteurs français, dépourvues de tout intérêt. Il importe, en effet, que l’on sache en France ce que le monde intellectuel anglais, ce que les professeurs, ce que les gens de science ont fait pour l’œuvre de guerre. Ce serait une grande erreur de croire que, dans ces universités d’Angleterre si respectueuses d’un passé séculaire, rien ou presque rien n’a changé. Il m’a semblé qu’à l’heure où la France, à la fin d’une seconde année de guerre, fait le compte de ce qu’elle doit à son Université, il ne serait point inutile de montrer ce qu’a été, durant le même temps, l’œuvre des grandes écoles anglaises. On trouvera tout à la fois, dans ce rapprochement, une preuve nouvelle de la communauté d’idées et d’idéal, de la profonde sympathie de sentimens qui unissent les deux pays, et peut-être aussi, dans l’exemple qu’offre l’Angleterre, quelques enseignemens à retenir.


Dans les adresses, souvent fort émouvantes, par lesquelles les universités anglaises souhaitaient la bienvenue à leurs hôtes,