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appareil peut être immédiatement calculé connaissant la surcharge maxima qu’il peut porter près du sol. Par exemple, un appareil pouvant porter près du sol une surcharge égale à son poids aura comme plafond l’altitude où la densité de l’air est réduite de moitié, c’est-à-dire 5 000 mètres.

A vrai dire, la raréfaction de l’air avec l’altitude indue aussi sur la poussée de l’avion, sur la traction de l’hélice qui se déplace dans un milieu moins résistant, sur les résistances passives. En fait, les diverses modifications qui résultaient de ces causes se compensent sensiblement, et peuvent être, en première approximation, négligées, à côté de la diminution de la puissance du moteur.


A la lumière des quelques indications générales que nous venons de donner, nous pourrons maintenant, sinon en toute connaissance de cause, du moins à la lueur de cette obscure clarté que projettent les exposés techniques dont on a volontairement banni toute technicité, passer en revue les diverses fonctions que la guerre a données aux oiseaux humains, et les organes variés que, conformément au vieux principe darwinien, ces fonctions ont créés. En tout cas, dès maintenant, de ce bref exposé il résulte, croyons-nous, clairement que la France a eu une part importante dans cette jeune science déjà si brillante qu’est l’aérotechnique. En donnant à la Patrie sur les pièces d’argent la silhouette élégante d’une semeuse, le graveur Roty a vraiment eu une pensée profonde et juste. Semeuse, la France l’a toujours été ; il faudra bien quelque jour qu’elle devienne aussi moissonneuse. Dès maintenant dans l’empire… je veux dire dans la république de l’air, elle s’y essaie brillamment, comme nous verrons.


CHARLES NORDMANN.