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et certains spécialistes. Puis, le 2 août, désireuse de ne point désorganiser la flotte marchande et de ne pas congestionner ses dépôts, elle avait restreint la portée de l’ordre de mobilisation générale. Les inscrits des classes B et C (marins au-dessous de vingt-cinq ans) avaient seuls été appelés, mais, en même temps qu’eux, oh s’adressait à tous les affectés spéciaux employés dans les services du front de mer, le service des renseignemens, les postes divers des défenses fixes, et les auxiliaires d’artillerie placés dans les forts et batteries sous le commandement du Département de la Guerre pour la défense des côtes. Tout ce personnel devait, à la première heure, se trouver en mesure de repousser une attaque soudaine de la flotte ennemie sur un des points quelconques de notre territoire. La mobilisation de ces diverses catégories était terminée, quand l’ordre de rappel était lancé, le 13 août, pour les gradés et brevetés, ou auxiliaires des spécialités de canonniers, fusiliers, timoniers, infirmiers et guetteurs de la catégorie D (au-dessous de trente ans). Le 26 août, un télégramme ministériel levait le reste des inscrits de la catégorie D et les gradés et brevetés des mêmes spécialités que ci-dessus de la classe E (de trente à trente-cinq ans, y compris les utilisables à terre). Mais le ministre avait soin de spécifier que les capitaines au long-cours, maîtres au cabotage, mécaniciens, etc., ne seraient pas touchés et que les marins embarqués au cabotage seraient laissés sur leurs navires. Entre temps, le 11 août, à la demande du Département de la Guerre, les inscrits des catégories F et G (de trente-cinq à quarante-cinq ans) étaient mis à la disposition du ministre de l’Agriculture pour effectuer les moissons. Cette mesure n’était pas très heureuse et elle fut rapportée quelques jours après.

En définitive, le 26 août, la Marine avait appelé tous les marins âgés de moins de trente ans, ainsi qu’une grande partie des inscrits âgés de trente à trente-trois ans, dans lesquels sont choisis les affectés spéciaux ou les auxiliaires d’artillerie, et certains gradés de trente à trente-cinq ans.

La mesure n’était cependant pas assez radicale, et il fallait pousser la mobilisation plus loin, sans nuire à la marine marchande dont le concours devenait de plus en plus utile, soit pour le service auxiliaire de l’armée navale (charbonniers, transports, etc.), soit pour le ravitaillement de la population civile, soit, enfin, pour l’approvisionnement de nos armées. Les