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sur ce champ de bataille si rude, si âpre, si tourmenté qu’est la péninsule de Gallipoli.

En outre, en octobre 1915, M. Crawford Vaughan, premier ministre de South Australia, un des États fédérés de la Commonwealth, à un meeting tenu dans l’hôtel de ville d’Adélaïde, a présenté une résolution préconisant l’adoption d’un Compulsory Service Act pour la durée de la présente guerre, et M. Peake, leader de l’opposition, appuyait la résolution, qui fut votée par l’assemblée presque à l’unanimité. Si un tel mouvement se généralisait dans toute l’Australie, la grande île deviendrait un précieux réservoir de forces militaires considérables.

La Dominion of Canada, elle, n’est majeure au point de vue militaire que depuis 1905, date où le dernier soldat anglais a quitté son sol. Mais, dès 1904, un Act du Parlement prévoyait une organisation d’armée canadienne en milice, et une loi du 5 novembre 1910, révisant cet Act, posait dans son article 11 le principe du service militaire obligatoire et personnel. On sait que les volontaires canadiens ont déjà fourni aux armées anglaises combattant dans les Flandres l’appoint d’un contingent important, atteignant 96 000 hommes, et dont nous avons signalé la haute valeur.

Enfin, dernière venue dans la famille des Dominions, l’Union sud-africaine suivait l’exemple de ses aînées. Constituée en État autonome en 1909 par un Act du Parlement britannique, elle se dotait à son tour d’un bill de défense, voté le 16 mai 1912 par la Chambre des députés de l’Union, et qui créait une petite armée sud-africaine sur la base suivante : « Tout citoyen entre dix-sept et soixante ans est tenu en temps de guerre au service militaire personnel pour la défense de l’Union. »

En attendant l’envoi d’un contingent de 6 000 hommes sur le continent européen, pour y prendre part à la grande lutte, la Dominion du Sud-Afrique a donné un bel exemple de loyalisme eu mettant sur pied une armée qui, sous l’habile conduite du général Louis Botha, l’ancien chef boër, a défait complètement les troupes sud-africaines allemandes, au cours d’une expédition difficile, dans un immense pays presque entièrement désertique, sans eau et dépourvu de toutes ressources : campagne trop peu connue en France, mais justement admirée