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direction de Kamina. Dès le 25, à huit heures, on constatait que les pylônes de la station radiotélégraphique, encore très visibles la veille des environs de Clei, avaient disparu.

Le 25, à dix heures trente, le corps expéditionnaire occupait Clei et son avant-garde était sur la rivière Amu, où le pont du chemin de fer aussi bien que celui de la route avaient été détruits par l’ennemi en retraite. Nous nous trouvions à 85 kilopiètres à vol d’oiseau de Kamina, but ultime de notre campagne.

Ce même jour à seize heures, deux Allemands s’avançaient en parlementaires. C’étaient le commandant von Roben et M. Gullenkampf, venu comme interprète. Ils se rendaient à Clei pour discuter les termes d’une capitulation. La réponse du lieutenant-colonel commandant les Alliés fut ce qu’elle devait être : il exigeait la reddition sans aucune réserve. A l’appui de notre réponse, nous avançâmes immédiatement sur Anutschi. La rive Nord de la rivière Amu fut occupée par 2 compagnies à faible effectif. D’autre part, le capitaine Castaing commandant les troupes françaises se portait avec ses hommes en avant du pont du chemin de fer.

Durant la nuit du 25 au 26 août, il se produisit une crue des eaux de l’Amu, qui rendait très difficile et même périlleux le passage de la colonne avec son convoi. Cependant, des passerelles furent construites. A midi, les troupes avec armes et bagages s’étaient transportées sans aucun accident de l’autre côté des eaux devenues de plus en plus menaçantes.

Tandis que ces événemens se déroulaient grâce surtout à l’action décidée des troupes anglaises, mais aussi pour une bonne part des troupes françaises, comme nous l’avons exposé plus haut, le commandant Maroix réunissait à l’Est du Togo, toutes les troupes du Dahomey, à l’exception de la brigade Castaing. Le rassemblement fut effectué à Tchetti. De là il était décidé qu’on marcherait directement sur Atakpame-Kamina.

Tchetti se trouve tout près de la frontière du Togo et dans le voisinage d’une des deux sources de la rivière Couffo. Pour atteindre de là les deux objectifs visés, il fallait descendre dans une direction Sud-Ouest vers Atakpame, — ou monter au Nord afin de gagner Kamina : les deux directions, on le voit, étaient très divergentes,

La rivière Mono, collecteur principal des eaux de cette région, fut à son passage par les troupes françaises le théâtre de