Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 30.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

anglais du Gold Coast. Ainsi, le représentant du gouvernement ennemi espérait s’assurer, à l’Est et à l’Ouest, la plus grande tranquillité.

Ces offres furent repoussées de part et d’autre. Le 7 août, en effet, le Département des Colonies câblait au gouverneur, M. Ponty, qu’il fallait agir immédiatement, s’engager à fond et occuper la plus grande partie possible du territoire ennemi. Les instructions reçues ajoutaient qu’on devait marcher d’accord avec les Anglais. Dès ce moment, dans la pensée des dirigeans responsables, le Togo devait donc être l’objet d’opérations conjuguées venant de l’Ouest, menées par les Anglais occupant le Gold Coast et partant de l’Est, conduites par les Français s’appuyant sur la frontière du Dahomey.

Ces actions militaires ont duré du 7 au 28 août 1914.

Le plan de mobilisation des réserves militaires du Dahomey pour 1913, applicable en 1914, assurait le maintien dans la colonie des troupes qui y sont stationnées en temps de paix.

Le commandant militaire du Dahomey, le vaillant et avisé chef de bataillon Maroix, avait reçu des ordres qui prévoyaient deux alternatives. La mer pourrait être considérée comme libre, et, alors, le transport des troupes du Dahomey dans le Bas-Sénégal était prévu ; — ou bien la voie maritime ne serait pas sûre, et, dans ce cas, on maintiendrait les troupes dans la colonie en leur assignant comme objectif une action offensive contre le Togo.

On était aux premiers jours d’août 1914.

En dehors du poste de télégraphie sans fil dont nous avons parlé, un autre poste d’importance beaucoup moindre, se trouvait à Toglelekoje. Son existence dans le voisinage relatif de Kamina avait-elle pour but d’enlever tout soupçon quant au poste principal ? Nous l’ignorons. Le gouverneur allemand détruisit, d’ailleurs, cette station avant de se retirer avec ses troupes à Kamina.

Mise au courant de ces faits, l’autorité française décida de s’emparer de cette place. Tel devait être du moins un des objectifs de son action. En fait, ce projet ne pouvait être réalisé immédiatement, quoique le point visé se trouvât peu éloigné de la frontière du Dahomey.

Alors, le commandant en chef n’avait prévu qu’une attaque contre Lomé. Les raisons de cette tactique sont