Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 29.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

difficultés purement techniques toujours surmontables : l’approfondissement progressif atteignant une limite d’exploitabilité qui s’élargit d’année en année et la traversée de nappes aquifères qui entraîne quelques difficultés dans le fonçage des puits. Le résultat obtenu de ce côté peut s’expliquer aisément.

L’ancienne zone, depuis longtemps reconnue, allait du Rhin à Hamm, englobant la région classique de Duisburg, Essen, Bochum, Dortmund, etc. Les sondages au Nord et à L’Est ont plus que doublé la superficie houillère sans atteindre encore sa limite Nord qui peut dépasser Munster. C’est, dès à présent, un rectangle de 35 à 40 kilomètres de large sur environ 100 kilomètres de long sans compter les annexes dont nous avons parlé. Et, en même temps, on a accru le nombre des faisceaux houillers ; car, ceux-ci plongeant du Sud au Nord, on rencontre, en allant, dans ce même sens du Sud au Nord, leurs affleuremens successifs : en sorte que, plus un puits est placé dans une zone septentrionale, plus le nombre des couches qu’il peut rencontrer se multiplie. Avant ces travaux, on estimait les réserves probables de la Westphalie à 33 milliards detonnes. Actuellement, sans descendre à plus de 1 500 mètres de profondeur, ce qui est parfaitement accessible, la Westphalie peut fournir 76 milliards de tonnes et l’Ouest du Rhin, 10 ; auxquelles il faut ajouter 4 milliards reconnus en Hollande et 8 milliards dans la Campine Belge : ce qui démontre immédiatement, pour un pangermaniste, la nécessité d’annexer la Campine belge et la Hollande. Et cependant, les 16 milliards de tonnes représentent, au taux actuel de l’exploitation, près de huit siècles assurés. Comme comparaison, j’ajoute de suite, ce que nous verrons tout à l’heure, que le total des réserves françaises a été estimé, lignite inclus et en poussant jusqu’à 1 800 mètres, à un maximum de 17,6 milliards de tonnes D’après les derniers calculs, l’Allemagne pourrait maintenant compter sur deux fois plus de houille que l’Angleterre.

Mais la quantité n’est pas le seul avantage des charbonnages germaniques. Il faut aussi compter sur le bas prix de l’extraction.

Avec la facilité de travailler en grand sur des couches régulières et étendues, il n’est pas étonnant que les Allemands aient pu d’abord installer les belles machineries admirées de tous les visiteurs et ensuite obtenir néanmoins un prix de revient très bas. Une mine de houille française est, par rapport à une