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L’URGENCE
DE
DÉVELOPPER NOS EXPORTATIONS


I

La reprise des affaires, dont tout le monde parle et que même l’optimisme officiel annonce de temps en temps comme un fait acquis, restera un vain mot tant que les exportations languiront dans le marasme actuel.

Les statistiques récemment publiées nous font connaître qu’en avril dernier, nous avons eu, sur avril 1914, un déficit d’exportation de 323 millions de francs, à peine inférieur à la moyenne des trois mois précédens (324 millions) et tant qu’il en sera ainsi, tant que nous achèterons au dehors sans vendre, nous nous appauvrirons et les affaires ne reprendront pas.

Or, s’il pouvait s’agir, au début de la guerre, de nous emparer, par nos exportations, d’une partie des débouchés de l’Allemagne, la question est aujourd’hui autrement pressante. Plus nous allons, plus il est clair que la résistance économique est un des facteurs primordiaux de la victoire, et, pour résister économiquement, il faut que nous réalisions notre avoir, il faut que nous développions nos exportations.

Les difficultés d’exporter sont grandes ; la production est entravée ; les transports sont ralentis et très onéreux lorsqu’ils empruntent la voie maritime ; les capitaux manquent, de même les concours bancaires, et rien de cela ne peut être rapidement