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minimum, Toulon ne pouvant satisfaire aux demandes de l’armée navale.

Actuellement, Sidi-Abdallah a en service deux bassins de 250 mètres (élargis en 1910). Deux autres de mêmes dimensions, encours de creusement, porteront à quatre le nombre des formes capables de recevoir les futurs dreadnoughts de 23 500 tonnes. Enfin, un cinquième bassin, de 90 mètres, est destiné aux petits croiseurs.

La Commission de défense réunie le 24 mai 1897, donnait a. la place six batteries sur le front de mer, plus l’ouvrage autonome du Djébel-Kébir (cote 277). L’insuffisance de c« projet ayant paru manifeste avant son achèvement, la Marine proposa à la Guerre un programme plus accentué. Après consultation de la Commission mixte de Tunisie, on porta à quatorze le nombre des batteries du front de mer, sept de chaque côté de l’embouchure du canal. C’était élargir la zone protectrice et permettre à une escadre de prendre ses formations pour l’entrée ou pour la sortie.


Reste le problème angoissant de la défense particulière de Sidi-Abdallah, sans solution depuis dix-huit ans. Les ministres ont préféré poursuivre les travaux commencés, avant d’en entreprendre de nouveaux. Ne serait-il pas opportun de songer d’abord à la défense, pour satisfaire au « Primum vivere ? »

Presque tous les ministres ont visité Bizerte. En 1905, M. Thomson est entré dans l’arsenal avec le Galilée, inaugurant, pour ainsi dire, cet établissement. L’amiral de Lapeyrère y a fait en 1909 une de ces inspections à la vapeur, dont il était coutumier, mettant le doigt sur les points faibles, interrogeant grands et petits, étudiant les détails avec l’ensemble toujours en vue, et, sans incursion dans le maquis paperassier, ordonnant sur place, avec la compétence indispensable, les mesures propres à activer les opérations. Il augmenta notamment le mouvement de l’arsenal, en donnant à Sidi-Abdallah une partie des carénages de l’armée navale.

En 1910, les unités de la Ire division de la 1re escadre (Patrie, Démocratie, République, Ernest-Renan) ont passé au bassin de Bizerte. En janvier 1912, ce fut le tour de la Vérité, qui céda la place au Danton.

Pendant dix ans, les travaux de Sidi-Abdallah ont procédév