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Régence, pour en améliorer les conditions matérielles. Mais, quelles que soient les tentatives que des sociétés privées peuvent faire à Bizerte, il n’entre nullement dans nos projets de dépenser aujourd’hui des sommes énormes et de commencer des travaux gigantesques qui seraient nécessaires pour transformer cette position en un poste militaire pouvant servir de base à des opérations de guerre maritime. »

Le Conseil ajourna donc les propositions de l’amiral Aube et l’autorisa simplement, sur sa demande pressante, à expédier un torpilleur à Bizerte. Ce petit navire créa pour l’avenir une indication ; il prépara les opérations futures et fut l’embryon de la Défense mobile, concentrée dix ans plus tard dans la baie Ponty.

Depuis vingt-cinq ans, on a bouleversé les environs de Bizerte ; on a conquis des terrains sur la mer ; on a mouillé des blocs de béton, pour opposer d’insurmontables obstacles aux attaques des lourdes lames du Nord-Ouest. Ces travaux ont subi différentes alternatives, dénonçant l’incertitude, les hésitations du gouvernement.

(1887-1888) : Phase préliminaire, qui aboutit à la création d’un port de refuge pour torpilleurs ;

Trois étapes successives, caractérisées par l’abandon des premiers travaux, la création de toutes pièces d’un arsenal relié à la mer par une artère appropriée et l’aménagement d’un port de commerce ;

(1890-1895) : Comblement du vieux port ; creusement du canal d’accès à la mer ; construction de l’avant-port ;

(1900…) : Création et agrandissemens successifs de l’arsenal de Sidi-Abdallah ;

(1909…) : Installation du port marchand dans la baie Sébra.


La première période, vouée à l’utilisation du port indigène, date de janvier 1887. Après entente avec son collègue des Affaires étrangères, le ministre de la Marine chargea le lieutenant de vaisseau Massé d’aller discuter à Tunis les moyens d’ouvrir l’accès du lac intérieur de Bizerte aux bateaux calant 2m, 50. Ce chiffre, loin d’être arbitraire, représentait la profondeur d’un