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8 submersibles (10, d’après certains renseignemens) du nouveau type (U9…, U10),, à qui l’on donne des machines à quatre temps du constructeur Diesel (usines de Nürnberg-Augsburg), chargées de pousser à 13-9 nœuds, environ, des coques de 450-540 tonneaux. Les 26 unités restantes ne seront mises en chantiers qu’en 1912-1913 et, plus probablement, que de 1912 à 1914. Mais elles appartiendront à un type encore plus puissant (550-650 tonneaux) où, à côté des quatre tubes, on voit apparaître un ou deux canons de 50 millimètres[1].

Ce n’est cependant que 10 submersibles, de U11 à U26, que l’on réussit à lancer en 1912-1913. On a d’ailleurs des mécomptes du côté des moteurs. Aussi, les sous-marins de 1913-1914 seront-ils pourvus, les uns de machines à combustion interne construites en Suisse, à Winterthur, près de Zurich, les autres d’appareils à vapeur, comme quelques-uns des nôtres et des plus récens. Cette fois, c’est le chantier « Germania » qui semble monopoliser la construction de ces unités, dont la taille et le déplacement se sont encore accrus, passant de 650 tonneaux, en plongée, à 900 environ. La vitesse, aussi, a augmenté. Elle atteint, en surface, 17 ou 18 nœuds et peut aller, en plongée, à 12 nœuds. Quant au rayon d’action, faculté essentielle, dès qu’il s’agit d’entreprendre des opérations offensives et surtout de tenir un blocus pendant quelques jours au moins, on estime en général que les U9…, U16 peuvent faire un millier de milles marins (de 18 à 1 900 kilomètres), tandis que les U17…, U26 doivent pousser jusqu’à 1 600 ou 1 800 milles.

Ces derniers bâtimens sont, d’ailleurs, munis de tous les perfectionnemens : périscope de nuit doublant celui de jour, appareil de T. S. F., boussole gyroscopique, large provision d’air comprimé. Il ne semble pas qu’ils aient autant de torpilles automobiles que les nôtres. Peut-être n’en ont-ils pas plus de 6. Mais ils portent un certain nombre de mines automatiques qu’ils peuvent mouiller tout en restant en plongée. Or, ce sont là, expressément, des engins de blocus.

Voilà donc où en étaient les choses au moment où la guerre

  1. Dans la nomenclature officielle de l’artillerie Krupp, le canon de 50 millimètres a une longueur de 2 mètres (40 calibres). Il est possible que le modèle affecté aux sous-marins soit moins long, s’il est vrai, comme on l’affirme, que la bouche à feu est montée sur plate-forme à éclipse. Pour le canon de 40 calibres, la vitesse initiale du projectile de 1k, 750 atteint 836 mètres.