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toute sorte, du pétrole, du sucre, des cigarettes avait augmenté considérablement de la part du consommateur de l’intérieur. Une série de briqueteries indigènes ou européennes s’étaient fondées pour répondre aux besoins de plus en plus marqués de l’industrie de la construction.

Cette expansion du pays se traduisait forcément par un développement continu du mouvement commercial du port, et arrivait rapidement, comme nous l’avons déjà fait remarquer, à créer une concurrence redoutable pour les établissemens anglais et surtout pour le port de Tché-Fou.

Si nous consultons les statistiques commerciales du territoire, nous voyons que le total du mouvement était de 12 450 000 marks, autant dire quinze millions et demi de francs, durant l’année 1899-1900, l’exportation étant très au-dessous des importations, qui atteignaient à peu près huit millions de marks. Dès l’année 1992-1903, le total du mouvement commercial était de 38 millions de francs, dont 28 000 000 de francs aux exportations : on arrivait à 70 millions et demi en 1904-1905, et à 107 millions de francs durant l’année 1905-1906. Dès le début de la mise en exploitation du territoire, et comme conséquence du désir que les Allemands avaient d’en faire une puissante colonie, essentiellement allemande, on avait pu constater une prédominance énorme des navires allemands dans l’effectif des bateaux fréquentant le port de Tsing-Tao. Le fait est que, sur 182 vapeurs entrés dans ce port durant l’année 1899-1900, 140 étaient allemands, 22 anglais, 10 japonais, et, malheureusement, l’on ne comptait pas un seul vapeur portant pavillon français. On sait la rareté de ce pavillon dans les mers de Chine, où pourtant il aurait tant à faire, si nos armateurs le voulaient, si nos commerçans avaient poussé davantage les intérêts de notre commerce dans ces régions.

Pendant l’année 1904, la fréquentation du port a été considérablement supérieure : on y a vu passer 702 navires de toute espèce, dont 687 vapeurs ; le pavillon allemand couvrait cette fois quelque 400 bateaux, contre un peu moins de 200 pour le pavillon anglais ; 2 navires français avaient pu être enregistrés. Une portion importante des échanges se faisant par le port appartient à la navigation côtière et de cabotage ; on réexporte des ports de la Chine, sur le port de Hong-Kong, une partie des marchandises indigènes introduites à Tsing-Tao. Il est à noter