Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 26.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

creuser des galeries d’exploitation en vue de recueillir du charbon très bon pour tous les usages, aussi bien pour les emplois domestiques que pour la chauffe des chaudières de marine. Tout de suite, la Compagnie avait traité avec la marine de guerre allemande, assurant une fourniture faite à 5 pour 100 au-dessous du prix courant du marché de Tsing-Tao. La Société minière s’était engagée, du reste, dès que son bénéfice dépasserait 5 pour 100, à faire des versemens à la colonie pour alimenter partiellement son budget.

Dans le courant de l’année 1909, l’extraction de charbon des mines de la Société dont il s’agit atteignait déjà 430 000 tonnes ; en 1913, le chiffre correspondant a dépassé de beaucoup 550 000 tonnes ; 50 000 tonnes au moins ont été vendues le long du chemin de fer ; 170 000 tonnes se sont écoulées à Tsing-Tao, soit pour l’exportation, soit comme charbon de soute pour les bateaux fréquentant le port. Que l’on songe que 550 000 tonnes par an, c’est déjà le débit d’une exploitation minière d’importance.

Il ne semble pas que la seconde société créée, sous le nom de Société allemande pour les mines et l’industrie à l’étranger, ait été en rien comparable, comme activité, à la Société minière du Chantoung. Celle-ci est pour beaucoup dans la prospérité de la ligne ferrée. Le trafic de cette ligne ne dépassait guère 700 000 tonnes en 1909 ; il a pu s’élever à 827 000 tonnes en 1912, et dépasser 910 000 tonnes en 1913, beaucoup plus de la moitié de ce trafic se faisant de l’Ouest à l’Est, c’est-à-dire vers le port d’embarquement de Tsing-Tao. Pour le mouvement des voyageurs, il dépassait, en 1913, 1 317 000, au lieu de 1 230 000 seulement en 1912. Il est tout à fait curieux de remarquer la facilité avec laquelle les Chinois substituent, aux moyens de transport les plus primitifs, les transports perfectionnés, et deviennent des cliens fidèles de la voie ferrée, comprenant les avantages qu’elle leur assure. Notons en passant que la Compagnie de chemin de fer et la Société minière du Chantoung avaient fusionné et ne faisaient plus qu’une seule entreprise.


La ligne ferrée du Chantoung et le port de Tsing-Tao ont su bénéficier, non pas seulement de ces exploitations nouvelles faites avec des capitaux européens, mais encore de ce que la