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n’étaient guère abondans dans cette province ; mais il semble que ce soit surtout parce que l’on n’a pas songé à boiser, ni à reboiser. Comme toujours, la conséquence a été de raviner, d’emporter la terre végétale.

Mais l’administration allemande, au début de l’occupation du territoire, eut soin de regazonner, de replanter, de reboiser dans toute la région de Tsing-Tao et des environs. On a créé un service des Eaux et Forêts, qui a fait des semis sur les diverses collines, de façon à maintenir les terres, à améliorer le régime des torrens, à rendre le pays plus agréable. Ces efforts devaient sûrement réussir, dans une province où les agriculteurs chinois savent faire venir les arbres fruitiers les plus divers, cerisiers, pruniers, poiriers, pêchers, même la vigne. Ces plantations faisaient partie du plan d’aménagement de la ville nouvelle ; et il est tout à fait curieux et caractéristique de constater l’ardeur avec laquelle ce plan a été exécuté en ménageant l’avenir, en créant de façon immédiate une grande ville agréable à habiter, bien distribuée, très saine.

On avait commencé, bien entendu, par dresser des plans cadastraux, et par faire des levés topographiques de l’emplacement même de la nouvelle ville et de ses environs immédiats. Si l’on avait jugé nécessaire d’adopter l’emplacement de l’ancienne agglomération, c’est qu’elle se trouvait dans une situation des plus agréables, choisie un peu instinctivement par les constructeurs chinois sur les premiers contreforts de la montagne.

Toutes les anciennes maisons, tous les édifices même public » ont été démolis, sauf l’ancien yamen du taotaï, transformé en bureau du gouvernement, sauf également un ancien temple, que l’on a conservé pour la couleur locale, puisqu’il était abandonné par les bonzes. Sur une circonférence de plusieurs kilomètres, tout a été jeté bas.

D’après le plan adopté, cette nouvelle ville de Tsing-Tao devait s’étendre de la baie appelée d’Argona, jusqu’au petit port dont nous avons parlé plus haut et à la colline portant le nom de l’amiral auquel l’Empire allemand devait la conquête facile de ce nouveau territoire. Pour rendre la ville plus agréable, plus saine, l’administration avait décidé que le nombre des étages d’aucune construction ne pourrait dépasser trois ; elle avait de plus spécifié que la superficie non bâtie devrait être au moins de 45 pour 100 de la surface totale des