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que l’on avait reconnus, et qui ne devaient pas tarder à être exploités.

En effet, dans les nombreuses concessions que l’Allemagne avait eu l’habileté de se faire accorder par la Chine, il y avait notamment le droit d’exploiter les mines sur une bande de terrain large de 15 kilomètres, de chaque côté de la ligne ferrée devant atteindre Tsinan-Fou. Les recherches faites antérieurement par les explorateurs, les ingénieurs, les missionnaires allemands, à l’affût de ce qui pouvait développer la puissance commerciale et industrielle allemande, avaient identifié des gisemens houillers importans dans la province du Chantoung, en même temps que des gisemens de minerai de fer ; gisemens qui, à ces deux points de vue, semblaient se continuer dans la province voisine de Chan-Si.

La mise à profit de ces concessions diverses, l’établissement d’une base nouvelle considérable, puissante, bien armée, bien défendue, en même temps que la mise en valeur et du territoire du protectorat et de la province sur laquelle on voulait agir, suivirent rapidement. Des dépenses considérables furent engagées. L’Empire fournissait et a toujours fourni largement les fonds, puisque, en 1901 par exemple, à une époque où cette mise en valeur commençait déjà à se manifester, le budget de la colonie s’élevait à peu près à 14 millions de francs : il était composé, pour quelque 13 millions 1/2, d’une subvention de l’Empire. En quatre années seulement, les dépenses faites pour créer l’arsenal, le port de guerre, atteignirent une cinquantaine de millions. Des capitaux privés avaient été apportés par des Compagnies, pour profiter des concessions commerciales ou industrielles accordées par le gouvernement chinois, et pour donner au port de commerce l’importance qu’on en espérait.

Un conseiller de légation allemand, M. Von Kœnig, étudiait avec satisfaction, en 1907, le développement économique, commercial et financier des colonies allemandes, et il ne manquait pas de consacrer quelques pages à la Possession de Kiaou-Tchéou. Il montrait que, au commencement de 1907, on était déjà arrivé à dépenser beaucoup plus de 125 millions pour ce protectorat, du fait seul des sommes engagées par le gouvernement. On ne pouvait, du reste, pas séparer, dans les budgets officiels, les dépenses purement militaires des dépenses