Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 22.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lao-Kay[1], d’une station de repos à 1 273 mètres d’altitude. Chapa se trouve à proximité de la province chinoise du Yunan. La grande voie ferrée, qui joint la capitale de cette importante vice-royauté à Hanoï et à la mer, touche, comme on sait, Lao-Kay. Une route permettrait donc d’atteindre, en quelques heures, la nouvelle station. Celle-ci, se trouvant par 22° de latitude Nord, alors que le Lang-Biang est de dix degrés plus près de l’équateur, présenterait des conditions d’habitabilité peut-être meilleures que celles du sanatorium annamite.

Mais il existe déjà une véritable station d’altitude au Tonkin. Le massif du Tam-Dao, dont le point culminant dépasse 1 200 mètres, surplombe en effet les plaines du Delta de sorte qu’Hanoï n’en est pas éloigné de plus de 60 kilomètres.

On atteint même le sanatorium en moins de deux heures si l’on part de Vinh-Yen, localité desservie par le chemin de fer. La station s’élève à 930 mètres d’altitude dans un site ravissant où se pressent déjà onze villas appartenant aux divers services administratifs de la colonie. On y construit de plus en ce moment un hôtel pour le public.

Une dépêche ministérielle prescrivit, dès l’année 1901, l’étude des massifs les plus voisins du Delta en vue d’y installer des cantonnemens pour nos troupes. Ce sont les seuls services civils qui utilisent cependant le Tam-Dao auquel on peut reprocher d’être fort insuffisant pour satisfaire à tous les besoins. Aussi les faveurs du public se partagent-elles entre le Tam-Dao, la plage sablonneuse de Do-Son et surtout les stations élevées du Yunan, Yunan-Fou, Montzé, Milati. Les stations balnéaires doivent être écartées en principe. Quant aux sanatoria d’altitude, la nomenclature de ceux que nous pourrions établir au Tonkin et dans l’Annam du Nord est loin d’être épuisée. Le Tran-ninh mérite cependant d’être au moins signalé au passage. Il étage ses monts puissans à 200 kilomètres environ de la mer d’Annam ; mais que de magnifiques emplacemens ne trouvera-t-on pas au milieu de ses forêts de pins qui rappellent nos paysages d’Europe !

Deux autres groupes importans de colonies, notre Afrique occidentale et notre Congo, restent à étudier. On doit

  1. La distance de Chapa à Lao-Kay est de 37 kilomètres. La précipitation annuelle des eaux de pluies y atteint 2 600 millimètres, près de 1 000 millimètres de plus qu’à Hanoï, ce qui est beaucoup.