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LA VILLE ET LA COUR[1]
SOUS LE RÈGNE DE LOUIS-PHILIPPE
EXTRAITS DU JOURNAL
DU COMTE RODOLPHE APPONYI

III[2]
ANNÉES 1838-1839-1840


12 février 1838. — Le général de Flahaut est écuyer du Duc d’Orléans : à ce titre, il a rang, dans la voiture du prince, au-dessus du général Baudrand, qui est aide de camp de Monseigneur. Le général Baudrand admet cette supériorité dans la voiture, mais il prétend qu’il doit avoir le pas sur l’écuyer dans les appartemens, quand ils s’ouvrent pour des bals et des réceptions, et d’autant qu’il est dans l’armée plus ancien de grade que M. de Flahaut. Celui-ci conteste cette prétention, il la trouve tellement déplacée que, pour ne pas la subir, il a offert sa démission. A son grand désappointement, elle a été acceptée !

Baudrand, comme vieux serviteur de la maison d’Orléans, a trouvé dans cette occasion bien plus d’appui auprès du Roi qu’auprès du Duc d’Orléans ; ce dernier ne lui est pas très favorable à cause de ses sympathies non dissimulées pour Guizot et les doctrinaires, situation qui déplaît au prince dont Thiers a su gagner la faveur.

Cependant, le Prince Royal et Mme la Duchesse d’Orléans

  1. Copyright by Ernest Daudet.
  2. Voyez la Revue des 1er et 15 octobre 1912, 1er mai 1913 et 15 avril 1914.