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L’unité monétaire est un poids d’or égal à celui de notre franc. Les services que la Banque rend au pays sont considérables : elle a escompté en 1912 pour 700 et en 1913 pour 846 millions d’effets ; le Conseil des ministres autorisa l’établissement, comme les statuts permettent de le faire en temps de crise, à abaisser de 40 à 33 pour 100 la proportion de l’encaisse métallique à la circulation. Le 20 octobre 1912, le chiffre du portefeuille atteignait 170 millions ; un an auparavant, à la même date, il n’était que de 102 millions. Le 31 décembre 1913, il était de 181 millions. La Banque de Roumanie avait élevé son taux d’escompte de 5 à 6 pour 100 ; elle n’a pas dépassé ce dernier chiffre, qui a été, durant la même période, en vigueur à Berlin et à Vienne. Elle s’est appliquée à empêcher une hausse excessive des changes, en faisant venir de l’or et en vendant des traites aux importateurs : grâce à son portefeuille étranger, qui s’élevait au début de 1912 à 175 millions, elle a réussi à maintenir le cours du franc aux environs de 103, ce qui, aux époques critiques qui ont marqué les deux dernières années, peut être considéré comme un niveau relativement modéré. C’est un des grands services qu’elle rend au pays. Au moment de l’exportation des céréales, les traites sur l’étranger acheteur des produits indigènes sont offertes. La Banque les achète alors et se constitue, sur les autres places, des réserves qui lui permettent, pendant le reste de l’année, de satisfaire les demandes des Roumains qui ont des paiemens à effectuer au dehors. Si un puissant établissement n’intervenait pas de la sorte, les oscillations des cours seraient beaucoup plus violentes ; grâce à la Banque Nationale, le change sur Paris n’a guère dépasse, depuis 1901, 2 pour 100 ; en moyenne, il a été inférieur à 1 pour 100. C’est un résultat qui atteste à la fois la bonne situation de la Roumanie au point de vue de ses échanges internationaux et l’excellente gestion de son institut d’émission.

A côté de la Banque Nationale, il existe un certain nombre de banques particulières dont plusieurs ont des relations étroites avec la France, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie. Ce sont, pour la plupart, des établissemens sérieux et prospères, tels que la Banque Marmorosch Blank, qui a des points d’attache avec les trois pays que nous venons de nommer, la Banque Générale, qui est une dépendance de la Disconto-Gesellschaft de Berlin, la Banque de crédit roumain, émanation de la Banque,