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L’HOMME DE 1848

II[1]
COMMENT IL S’EST DÉVELOPPÉ — LE COMMUNISME, L’ORGANISATION DU TRAVAIL, LA RÉFORME.
(1840-1848)


I

C’en est fini, en 1840, des Jacobins, des Montagnards, des Sociétés secrètes, des conspirations, des revues, des prises d’armes et des coups de main. Les « communistes » vont être préférés, mais quel genre de communistes ? Et même est-ce bien réellement du « communisme ? »

Buonarroti, Charles Teste, les néo-babouvistes et leurs projets passaient maintenant pour autant de vieilles lunes. Laponneraye, souvent qualifié d’ « anarchiste, » et son camarade Lahautière, qui rédigeaient l’Intelligence, étaient sans action sur les masses. Au contraire, Pillot, « ancien prêtre de l’Eglise française de l’abbé Châtel, » l’ouvrier cordonnier Savary, les Égalitaires nouveau style, héritiers des Communistes révolutionnaires, Dézamy, May, Charassin, Peffetier ; puis les prédicateurs de cabaret, Rozier, ouvrier « travaillant à l’établi, » (menuisier ? ébéniste ? ), le tailleur Vellicus, le coiffeur Lionne, se démenaient beaucoup et produisaient quelque effet.

  1. Voyez la Revue du 1er juillet 1913.