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rencontré des résistances, jusqu’au moment où la découverte des assises de tufs volcaniques de tous les âges ont obligé de reconnaître qu’au point de vue du volcan (comme à tant d’autres), la période actuelle ne se distingue pas de celles qui l’ont précédée.

On est maintenant à peu près d’accord sur ce point. Mais, quant au mécanisme des volcans, on a émis, et l’on émet encore des théories tout aussi déraisonnables que celle qui méconnaissait l’existence des volcans aux premières époques sédimentaires. Cependant, il est des faits bien acquis qui semblent porter en eux la solution du problème.

Le moteur des explosions volcaniques est incontestablement la force expansive de certaines vapeurs, — la vapeur d’eau et celle de quelques autres corps élastiques, acide chlorhydrique, gaz hydro-carbonés, etc., portés à une température très élevée.

Les volcans rejettent une énorme quantité d’eau : on pourrait dire que ce sont les premières des sources thermales. L’eau, infiltrée dans le sol, s’étend en nappes sur les roches imperméables, et pénètre aussi dans les fines fissures des roches étanches, de façon à saturer, en les remplissant, toutes leurs cavités. Il résulte de là que toutes les roches, sans exception, contiennent une proportion d’eau, dite de carrière, dont des savans, tels que Delesse, ont cherché à déterminer avec précision la proportion.

Cet état de choses ne se.continue pas cependant indéfiniment en profondeur. Au-delà d’une certaine distance sous la surface, se rencontrent des niveaux qui n’ont pas encore été assez refroidis pour que les infiltrations aqueuses aient pu y pénétrer. Au cours des temps, la limite commune de ces deux zones concentriques s’éloigne constamment de la surface, et il en résulte fatalement une diminution de la masse des eaux contenues dans les bassins, marins ou lacustres.

D’un autre côté, le refroidissement spontané du globe terrestre détermine la contraction continue du noyau fluide enveloppé par l’écorce solide. Cette écorce est donc à chaque instant menacée de perdre son support naturel qui fuit sous elle sans relâche. Comme elle ne peut pas diminuer de diamètre aussi rapidement que le noyau, elle se trouve contrainte à se déformer et la déformation ne peut pas continuer longtemps sans amener l’ouverture de fractures. Celles-ci sont le résultat immédiat de réactions sensiblement horizontales, aussi sont-elles très