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placés plus bas. Ces divers tronçons intimement soudés entre eux s’élargiront, le filet d’eau qui y suinte deviendra permanent, parce qu’il sera le résultat d’un assèchement qui demandera plus de temps qu’il ne s’en écoule entre deux pluies successives.

Inutile de suivre le fleuve dans toutes les phases de sa croissance. Notons seulement que, contrairement à ce que l’on a cru tout d’abord, la rivière est le résultat du creusement de la vallée ; et que, dans une vallée comme celle de la Seine, la rivière n’a pas été, et bien au contraire, plus volumineuse dans le passé qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Et, comme il n’est pas possible de laisser de côté le témoignage du sol de l’Auvergne quant au mécanisme de la dénudation intempérique, on ne saurait échapper aux conséquences qui en résultent en ce qui concerne l’efficacité de la pluie. Par le rapprochement de deux contrées aussi différentes dans leur constitution, mais aussi comparables dans leur histoire hydrographique, que le Plateau Central et le Bassin de Paris, on voit véritablement s’imposer à l’esprit les grands traits de la théorie des vallées. Des régions superficielles qui nous ont permis de rapprocher les environs de Paris et ceux de Clermont-Ferrand, revenons aux volcans, mais non plus à leurs vieilles coulées, et voyons pourquoi et comment ils se sont produits. Par la netteté de sa forme, comme par la précision de ses conditions de gisement, le volcan constitue l’un des mécanismes les mieux définis de toute l’anatomie terrestre, et la fonction physiologique à l’accomplissement de laquelle il est attaché peut sans peine être caractérisée.

Le volcan, qui met on communication la surface du globe avec ses profondeurs, qui répand de prodigieuses quantités de laves, qui déverse dans l’atmosphère des torrens de gaz et de cendres, — le volcan est une des formes les plus saisissantes des phénomènes circulatoires et l’un des plus énergiques agens du remaniement de la croûte planétaire. De ces profondeurs qui paraissaient devoir être à jamais inexplorées, nous arrivent par l’intermédiaire du volcan d’innombrables particules rocheuses, contenant des principes qui, comme le phosphore, le calcium, le potassium, l’acide carbonique, sont indispensables à la vie. L’idée simple et logique aurait donc dû être qu’il s’est manifesté de tout temps. Nous avons vu qu’au contraire, cette idée a