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cette radioactivité, dont personne ne sait encore la conséquence thérapeutique (à supposer qu’elle existe), leur vaut, en attendant un meilleur informé, un supplément de clientèle. Il y a plus de quarante sources ferrugineuses carbonatées, généralement froides, souvent très gazeuses : l’eau de Renlaigue contient 8 centigrammes de carbonate de fer par litre. Parmi les eaux carbonatées ferrugineuses, on peut citer celles du puits Loiselot, qui renferme jusqu’à 43 centigrammes de carbonate de fer par litre. Le Mont-Dore fournit le type des eaux arsenicales, et la Bourboule celui des eaux chloro-arsenicales.

Les sources du Mont-Dore ont une température de 40 à 45 degrés. Elles étaient appréciées grandement des Romains et même des Gaulois, car sous les fondations romaines, on retrouva une piscine gauloise faite en madriers de sapin équarris. Les Romains ont laissé des vestiges plus luxueux. Il y a une place du Panthéon, des Terroirs du Panthéon, et l’emplacement du temple est resté marqué. Une piscine trouvée en 1867 avait 5 mètres de longueur, 5 mètres de largeur et 70 centimètres de profondeur. Deux escaliers y conduisaient. On trouva aussi les restes d’une piscine de marbre blanc où fréquentaient sans doute les patriciens qui s’étaient bâti des villas dans cette partie de l’Auvergne. Nous avons déjà parlé de celle de l’évêque Sidoine Apollinaire, qui vivait au Ve siècle, et qui mentionne les bains du Mont-Dore : Calentes Baiæ.

Les eaux de la Bourboule, non loin du Mont-Dore, sont assez analogues aux précédentes, mais avec plus d’arsenic et de chaleur. L’eau du puits Perrières marque à la surface 56°, 5, au fond du puits, 59°, 4.

Mais les eaux les plus chaudes du Plateau Central sont celles de Chaudes-Aigues, dans le Cantal. Elles ont, suivant les sources, de 72 à 88 degrés. La source du Par, la plus chaude, dans la vapeur de laquelle on ne peut mettre la main, sort des fentes d’une roche toute tapissée d’une mousse magnifique, et d’une algue, Tremella reticula, qui croit même à l’intérieur des griffons.

Les hommes s’accommodent aussi bien que les plantes de cette bonne chaleur naturelle. La ville jouit d’une température singulièrement douce. La neige fond dès qu’elle tombe, et l’on a toujours chaud aux pieds, même dans les rues. On a calculé que les sources représentent pour Chaudes-Aigues la richesse