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d’autres fonctions à remplir que celle dont Darwin nous a raconté les détails si impressionnans, car jamais on n’en a vu jusqu’ici d’aussi grands qu’à Commentry.

En tout cas, les couches houillères du Plateau Central se présentent, autant par le degré de leur métamorphisme que par l’énergie des refoulemens qui les ont ondulées et par la dimension des géoclases qui les ont débitées en tronçons mutuellement déplacés, comme ayant fait partie de chaînes montagneuses, au même titre que les schistes cristallophylliens mentionnés tout à l’heure. Et en voilà plus qu’il n’en faut pour démontrer que le Plateau Central a été jadis pourvu d’une structure générale, qui pouvait avoir alors les plus intimes analogies avec celle dont les Alpes jouissent à l’heure actuelle.

Mais ces reliefs, malgré leur volume considérable, ont été supprimés, comme a été supprimée la chaîne de montagnes qui a traversé la région d’Anzin et de Valenciennes et dont on ne retrouve plus, en profondeur, que les racines, recouvertes de couches crétacées. Seulement, l’érosion a été peut-être plus tardive en Auvergne, car sur le Plateau Central, le terrain secondaire est à peine représenté, — à moins que la région n’ait, pendant les temps secondaires, été à l’état continental, c’est-à-dire maintenue en dehors des localités où la sédimentation pouvait avoir lieu.

Quoi qu’il en soit, il faut arriver aux temps qualifiés de tertiaires pour trouver des assises sédimentaires qui, en très grand nombre, encadrent, mais à une altitude moindre, le Massif Central. La Limagne, en particulier, se révèle comme ayant été un grand lac aux temps dits oligocènes et des lambeaux du même âge se trouvent en certains points du Velay et du Cantal. La plus grande partie des flancs de la colline de Gergovia et des monticules des environs que couronnent des coulées de lave, est formée de couches horizontales de calcaire oligocène, avec ou sans phryganes[1].

C’est durant les époques tertiaires, pendant le miocène supérieur, que sont apparus les volcans du Plateau Central. Ainsi que le dit M. Marcellin Boule, « le temps nous séparant de la période d’activité de la chaîne des Puys est peu de chose à côté

  1. C’est le nom de tubes calcaires qui peuvent par leur agglomération constituer des couches entières et qui ont été sécrétés par des larves de névroptères voisins des éphémères.