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la liberté d’exploitation est complètement garantie au propriétaire de l’otroub, qui peut enclore son champ et y introduire les procédés de culture les plus pratiques et les plus avantageux.

Parallèlement à la répartition de nadiels entiers en houtors et en otroubs, il existe des formes de travaux mixtes, quand, par exemple, une partie des feux de la commune admet des otroubs et lorsque l’autre va s’établir sur les lots nouvellement attribués, formant ainsi des houtors.

La deuxième partie des travaux de réorganisation individuelle comprend la séparation du nadiel communal, de lots individuels d’un seul tenant, attribués à un feu isolé.

Cette séparation, d’une importance exceptionnelle pour le paysan qui veut libérer son labeur de la dépendance du mir, nécessite une permutation des parcelles appartenant aux autres membres de la commune ; elle exige donc un examen minutieux de toutes les particularités relatives à la possession du sol, et donne lieu à une opération très compliquée. En effectuant leurs travaux, avec Je concours direct des paysans, les Commissions agraires visent à l’entente de la commune et des membres qui s’en séparent.

Les séparations faites dans ces conditions représentent 12 pour 100 des travaux des Commissions agraires. Dans la plupart des cas, la séparation est exécutée de bon gré ; lorsque la commune écarte intentionnellement tous les moyens d’entente, on opère quand même la séparation, pour bien prouver que les droits sur la terre accordée aux paysans sont réels et indépendans de la volonté du mir.

La petite propriété individuelle s’accroît chaque année, comme résultats de la répartition de villages entiers et de la séparation des feux isolés de la commune. C’est ainsi qu’en 1907 ont été réorganisés : 3 867 feux communaux, 3 708 feux communaux héréditaires, et 666 feux isolés ayant quitté la commune ; en 1908 : 25 406 feux communaux, 12 537 feux communaux héréditaires, et 4 167 feux isolés ayant quitté la commune ; en 1909, 68 848 feux communaux, 24 529 feux communaux héréditaires, et 25 132 feux isolés ayant quitté la commune ; en 1910, 77 771 feux communaux, 33 503 feux communaux héréditaires et 38 994 feux isolés ayant quitté la commune.