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Ainsi nous apparaît, tordu et enchevêtré en un écheveau inextricable, par les puissances les plus mystérieuses de l’univers, le nœud gordien du génie grec. Que n’ai-je l’épée d’Alexandre pour le trancher ! J’essayerai du moins d’en dénouer quelques fils. Par la Grèce qu’on voit, tâchons de pénétrer dans celle qu’on ne voit pas. Après un coup d’œil à la façade polychrome du temple, resplendissante de statues et de trophées, nous entrerons dans le sanctuaire. Là peut-être verrons-nous à l’œuvre les puissances ordonnatrices des merveilles que nous admirons du dehors.


II. — LA GRÈCE QU’ON VOIT. L’APOLLON DE DELPHES

Du temps des vieux Pelages, Zens-Jupiter régnait seul sur quelques sommets de la Thrace et de la Thessalie, où il possédait un sanctuaire à Dodone. Il en avait d’autres en Arcadie et en Crète, aux flancs du mont Ida. C’était un Dieu sublime, mais inaccessible et redoutable. Il avait pour ministres des