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ACTIONS DIVERSES


15 septembre 12 octobre 20 novembre
Rio Tinto 2 091 1 770 1 923
Métropolitain 652 592 650
Chemins de fer du Nord de l’Espagne 488 445 460
De Beers (diamans) 570 461 533
Électricité de Paris 849 701 800

On voit que, vers le milieu du mois d’octobre, sur presque toute la ligne, un recul notable s’était produit. Parmi les fonds d’État, comme cela était naturel, ceux qui avaient le plus souffert sont ceux des pays directement engagés dans la lutte : la Serbie, sous ce rapport, a été le plus éprouvée ; mais peu de jours après celui qui avait marqué le point inférieur de la courbe, cette rente s’était déjà relevée notablement et avait regagné une grande partie du terrain perdu.

Le 20 novembre, quelques semaines à peine après l’ouverture des hostilités et la date à laquelle les cours les plus bas de la période avaient été enregistrés, on était revenu à un niveau voisin, dans bien des cas, de celui auquel se tenaient les cotes en septembre, alors que les bourses ne soupçonnaient pas l’orage qui se préparait. Il y avait à cela une triple raison : la première, c’est que la baisse s’était étendue à bien des valeurs dont le sort ne dépendait que d’une façon lointaine des événemens balkaniques ; la seconde, c’est que, même pour celles-là, il y avait lieu de chercher à se rendre compte des effets possibles de la guerre, et que, dans beaucoup de cas, ces effets n’avaient rien d’inquiétant ; la troisième, et principale, c’est que les craintes de voir l’incendie allumé au Sud-Est de l’Europe s’étendre au reste du continent, ont été écartées. Dès lors le calme est rentré dans les esprits ; les ventes des spéculateurs ou des rentiers effarés ont cessé ; d’autres, plus hardis, ont considéré l’occasion comme propice à des placemens fructueux : leurs demandes ont eu un effet d’autant plus marqué que les offres étaient moins abondantes.

Ces fluctuations intéressent les pays qui nous occupent dans la mesure où elles atteignent leurs fonds. C’est après la guerre, lorsqu’il s’agira de remettre les finances en ordre, qu’ils devront en effet emprunter pour combler les déficits creusés. Et ces emprunts se feront d’après l’étiage du crédit public qu’indiquera le cours des rentes. D’après l’expérience du passé, c’est au