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les événemens se déroulent, la réflexion reprend ses droits : on s’aperçoit qu’une lutte locale n’amènera pas nécessairement une conflagration générale ; que, en dehors des contrées sur lesquelles le fléau s’est abattu, et parfois même dans une partie notable de leur propre territoire, la vie normale continue ; le travail agricole et industriel se poursuit, les capitaux d’épargne se forment ; les hommes avisés constatent que l’occasion est peut-être bonne d’effectuer des placemens, qui seront d’autant plus rémunérateurs que, le prix des titres ayant baissé, le taux de rendement s’est élevé dans la même proportion.

Voyons si ces lois, dégagées de l’histoire des dernières guerres auxquelles notre génération a assisté, se sont vérifiées une fois de plus. La mobilisation balkanique a surpris les marchés financiers à la fin du mois de septembre 1912 ; l’ouverture des hostilités a déterminé un recul violent des cours sur les grandes places européennes. Afin de préciser les idées, nous donnerons ci-dessous un tableau de certains fonds d’État et de quelques actions, aux dates des 15 septembre, 12 octobre et 20 novembre 1912, à la Bourse de Paris.


FONDS D’ETAT


15 septembre 12 octobre 20 novembre
3 pour 100 français 92,50 88 90
3 pour 100 russe de 1891 80 69 76
4 pour 100 russe consolidé 94 86 92
4 pour 100 serbe 89 66 82
4 pour 100 turc unifié 91 78 84
4 pour 100 bulgare 500 460 493
5 pour 100 hellénique 1884 60 30 60


BANQUES


15 septembre 12 octobre 20 novembre
Banque de Paris et des Pays-Bas 1 747 1 581 1 730
Banque impériale ottomane 693 626 638
Banque russo-asiatique 862 740 800


ACTIONS DE SOCIETES INDUSTRIELLES RUSSES


15 septembre 12 octobre 20 novembre
Usines de Briansk

1573

400 483
Charbonnages de Sosnovice 1 658 1 210 1 460
Naphte de Bakou 2 250 1 775 2 000
Naphte russe 734 410 595
Malzoff 1 338 970 1 180