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français, ou d’effectuer un coup de main contre une des îles voisines pour s’en faire une base provisoire, ou simplement de créer une diversion favorable à quelque autre dessein, ne serait pas signalée à plus de 20 kilomètres. Pour étendre ce rayon d’observation, il faudrait avoir au large des patrouilles de torpilleurs échelonnées tout le long des côtes. C’est l’idée qu’on eut jadis quand il fut question de ne plus construire de cuirassés. On l’a sagement abandonnée.

Nous disposerions donc d’une demi-heure, au plus, pour nous préparer à recevoir l’ennemi et demander aux divisions d’escadre ou aux flottilles qui seraient à portée, de venir au secours de la défense côtière. En d’autres termes, nous sommes certains d’être surpris.

L’aéroplane peut assurer cette surveillance, irréalisable au moyen de bâtimens de mer, même nombreux. De Calais à Bayonne (partie du littoral non protégée par nos escadres), le développement des côtes est d’environ 1 300 kilomètres. Le diamètre d’action de l’aéroplane évoluant autour de son point d’appui étant de 250 kilomètres, en service, il suffirait théoriquement de 5 stations et, dans la pratique, de Sa 10 stations (ou centres de surveillance) d’aéroplanes, réparties sur notre frontière maritime, explorant chacune son secteur, pour qu’aucun navire entrant dans le secteur ne passe inaperçu. La portée de la vue en aéroplane venant s’ajouter au rayon d’action de l’appareil, le rayon d’observation, c’est-à-dire la distance à laquelle l’ennemi devra se tenir de la côte pour ne pas être signalé, dépassera en moyenne 200 kilomètres.

Cet « éclairage » serait beaucoup plus étendu si, près des points qu’on peut croire particulièrement menacés, le départ des aéroplanes explorateurs avait lieu, non de la terre ferme, mais d’un bâtiment en grand’garde croisant au large. Ce bâtiment, ne courant aucun risque d’être surpris, pourrait n’être pas armé. Il lui suffirait d’avoir uni ; vitesse lui permettant de se dérober en temps utile après avoir reçu les renseignemens des éclaireurs aériens. Ceux-ci devraient alors être des hydro-aéroplanes. Nous parlerons dans un moment de ces nouveaux appareils.

Notons enfin que les tentatives, jusqu’à présent infructueuses, d’installation de télégraphie sans fil sur les aéroplanes sont en voie de succès. Le dispositif construit par M. Rouzet, expérimenté récemment, porte à se kilomètres, et son inventeur se