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LES « MÉMOIRES »


DE


SIR ROBERT MORIER


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Mrs Rosslyn Wemyss a entrepris la publication des Mémoires et lettres de son père, sir Robert Morier, et les deux premiers volumes qui comprennent la période de 1825 à 1874 sont du plus haut intérêt[1].

Sir Robert Brunett David Morier, fils unique de David Richard Morier qui fut attaché à l’ambassade de lord Aberdeen en 1815 et devint consul général, est né à Paris le 31 mai 1826. Les Morier étaient d’origine française. Leur famille, au lendemain de la révocation de l’édit de Nantes, émigra dans le Valais. Une branche de la famille se fixa en Orient. En 1806, Isaac Morier fut naturalisé sujet anglais et nommé consul d’Angleterre à Constantinople. La grand’mère de sir Robert Morier eut plusieurs sœurs dont l’une devint la marquise de Chabannes la Palice. Sir James Morier, secrétaire d’ambassade à Constantinople avec lord Elgin, puis ministre en Perse, auteur de romans connus, Zohrab le prisonnier et Ayeska, était l’oncle de l’auteur des Mémoires que nous allons étudier.

Sir Robert Morier, comme son père, choisit la carrière diplomatique où il devait laisser les meilleurs souvenirs. En 1853, il était attaché à l’ambassade de Vienne et en 1858 à celle de Berlin. Dans son premier voyage en Prusse, il avait fait la

  1. London, chez Edward Arnold, 2 vol. in-8, avec portraits.