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L’ÉVOLUTION DE LA PEINTURE JAPONAISE


DU VIE AU XIVE SIÈCLE


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Si les expositions et les ventes ont mis depuis quelques années à la mode l’art d’Extrême-Orient, il faut humblement avouer que le grand public français n’a pu encore examiner qu’un nombre infime des œuvres dues au pinceau des anciens maîtres du Japon. On ne connaît guère en France que quelques paysages des peintres de la Renaissance qui se produisit aux XVe et XVIe siècles sous l’influence chinoise Song Youën, les Kakemonos des écoles naturalistes modernes de Kyoto et surtout les estampes d’Ukiyoye (« dessins de ce monde qui passe ») de Yedo et d’Osaka. Mais, l’époque la plus glorieuse et la plus vraiment nationale de l’histoire de la peinture japonaise, celle qui s’étend de la fin du XIIe au XIVe siècle, a été encore peu étudiée.

Et de ce fait l’explication est simple : la plupart des œuvres des maîtres de Yamatoye ne sont jamais sorties du Japon où elles sont conservées dans les trésors des temples et dans quelques collections particulières. Certaines d’entre elles ont pu être admirées à notre Exposition Universelle de 1900. En outre, les admirables publications que sont les Selected Relics of Japanese Art de M. S. Tajima et la Revue d’art le Kokka, se sont donné pour tâche d’en fournir d’excellentes reproductions gravées sur bois avec un infini respect des couleurs et des moindres détails. Ces documens étant à la portée de tous dans la bibliothèque des Arts décoratifs du Pavillon de Marsan et dans celle qui a été si