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on a su que nous autres, Italiens, ne pouvions pas permettre cette annexion sans une compensation territoriale du côté des Alpes, on a fini par nous donner raison.

Dans un tel état de choses, un langage franc et résolu, une déclaration assurant l’Autriche de notre consentement et de notre aide moyennant des conditions nettement déterminées, devra nous être profitable, et ne pourra aucunement nous nuire. Or, je me sens le pouvoir de faire cette déclaration ; et, si tu le veux bien, je prendrai pour mon retour la voie de Vienne. Si tu es d’un autre avis, je rentrerai sur-le-champ en Italie. J’attends là-dessus une réponse télégraphique de toi dès le reçu de la présente lettre.

Disraeli est malade. Derby est à Liverpool, et j’attends un mot de lui pour savoir le jour où je pourrai le voir. Je lui ferai les observations opportunes sur le sujet dont je viens de te parler, et je ne doute pas de sa réponse favorable. Il me sera bien facile de lui parler de tout cela, car je sais d’avance qu’il est bien disposé.

La presse anglaise ne nous a pas été amie, et la faute en est un peu à vous, parce que vous n’avez pas eu d’égards pour elle, et l’avez laissée sous l’influence des modérés. Or, dans ce pays, les journaux sont très puissans, et il faut toujours en tenir compte. Je ferai au Foreign Office les déclarations que tu me prescris…

Tu recevras les renseignemens que tu me demandes sur les élections générales françaises. Et lu connaîtras mon itinéraire dès que tu m’auras télégraphié en réponse à la présente lettre.

Je suis heureux d’apprendre que l’état des finances est bon. Avec de bonnes finances nous pourrons faire de grandes choses. Pour le reste, tu peux m’en laisser le soin. A la Chambre tout procédera régulièrement.

Je te serre cordialement la main. Ton bien affectueux

F. CRISPI.


5 octobre. — A une heure, entrevue avec lord Derby. Mon voyage en Allemagne. Convention pour la réciprocité des droits civils. Sympathies réciproques. La France et l’Allemagne : défiance mutuelle. D… me demande l’opinion de Bismarck ; je réponds qu’il ne fera point la guerre s’il n’y est pas contraint. La France : alliés. Statu quo territorial. Changemens en Orient ;